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Le groupe Comesa transforme les masques jetables en seaux à compost
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Le groupe Comesa transforme les masques jetables en seaux à compost

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Pour trouver une porte de sortie aux déchets de masques jetables, le groupe angevin Comesa a imaginé un seau à compost fabriqué à partir de polypropylène recyclé. L'objectif est de passer maintenant au stade de l'industrialisation pour une mise sur le marché en 2023.

Dirigeant de Comesa, Emmanuel Bardin a imaginé le bio-seau. Fabriqué à partir de déchets de masques jetables, il permet le compostage à domicile. — Photo : Olivier Hamard

Après avoir créé pendant la crise sanitaire un masque 100 % filtrant en tissu lavable 50 fois, dont plusieurs milliers d’exemplaires ont été commercialisés, Emmanuel Bardin, dirigeant du groupe Comesa, à Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire), a décidé de s‘attaquer aux déchets de masques jetables utilisés avec l'arrivée du Covid. Il a tout d’abord imaginé un système de collecte de ces masques, retransformés ensuite en billes de polypropylène, avec une box distribuée dans les entreprises, les collectivités et les associations. "J’ai voulu ensuite aller plus loin, témoigne Emmanuel Bardin, et réutiliser cette matière pour fabriquer un bio-seau destiné aux particuliers. En effet, à partir de 2024, chacun devra valoriser ses biodéchets. Nous avons donc mené une réflexion sur un seau en polypropylène recyclé permettant le compostage à domicile."

Démarcher les collectivités

Emmanuel Bardin a travaillé avec une entreprise de plasturgie de Juigné-sur-Loire (Maine-et-Loire) pour fabriquer un prototype. L’objectif est désormais d’engranger des commandes auprès de collectivités pour en envisager la production à plus grande échelle. "Le bio-seau que nous avons mis au point est associé à un produit qui accélère le compostage sans odeur et diminue le volume de déchets d’environ 30 %. Cela permet aux collectivités de réduire le nombre de collectes. De plus, comme on pré-composte, on peut remettre à la terre beaucoup plus tôt, entre 45 et 60 jours contre un an environ si l’on effectue un compostage classique."

300 000 euros investis

Plus de 300 000 euros ont été investis dans les moules de fabrication. Le dirigeant angevin envisage de trouver d’autres industriels en France pour multiplier les sites de production du bio-seau et le proposer sur l’ensemble du territoire. Il a aussi prévu de l’équiper d’une puce RFID (radio-identification), pour en permettre la traçabilité par la collectivité et favoriser la facturation des collectes. Comesa souhaiterait mettre sur le marché son produit courant 2023, avant l’obligation de valorisation des biodéchets à domicile le 1er janvier 2024. Un produit dont le développement a rejoint une nouvelle entité créée par le groupe en 2021, Eco’Logic Recyclage, qui propose aux entreprises la revalorisation de leurs équipements de protection individuelle en tissu ou à usage unique, des casques de chantier ou des chaussures de sécurité. De même, la jeune société fait fabriquer en Bretagne du mobilier urbain à partir de mégots recyclés et a également conçu un masque biodégradable et compostable.

Parallèlement, Comesa, qui réalise environ 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires, poursuit son essor avec l’activité à partir de laquelle il a été fondé en 2005 : les cosmétiques bio sous la marque Allonature, qui représente plus de la moitié de son chiffre d’affaires. Le groupe fabrique en effet dans l’Hérault une gamme de quelque 200 produits qu’il commercialise auprès d’instituts de beauté dans toute l’Europe. Il développe également depuis plusieurs années Allosoins, proposant aux entreprises des trousses de secours connectées adaptées à leurs besoins.

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