Jeux Olympiques 2030 : un coup de projecteur et un coup d’accélérateur pour les Hautes-Alpes
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Jeux Olympiques 2030 : un coup de projecteur et un coup d’accélérateur pour les Hautes-Alpes

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La CCI Paca et la CCI des Hautes-Alpes ne boudent pas leur plaisir, suite à l’annonce du CIO de retenir la seule candidature des Alpes Françaises pour l’organisation des Jeux Olympiques 2030. Si les retombées économiques restent difficilement mesurables, les chambres consulaires s’attendent à voir des projets s’accélérer ou gagner en envergure.

Philippe Renaudi, président de la CCI Paca et Frédéric Cavallino, président de la CCI des Hautes-Alpes ont fait le point après l’annonce du CIO de retenir la seule candidature des Alpes françaises pour l’organisation des Jeux Olympiques en 2030 — Photo : Hélène Lascols

Sauf énorme surprise, ce sont les Alpes françaises qui accueilleront les Jeux Olympiques d’hiver en 2030. Cette candidature portée par les deux régions Sud et Auvergne-Rhône-Alpes est désormais la seule en lice et est depuis décembre 2023 examinée à la loupe par le Comité international olympique dont la décision finale est attendue pour le mois de juillet 2024. Ce projet français s’articule autour de quatre pôles géographiques : Nice accueillera les sports de glace, le Briançonnais (Serre Chevalier et Montgenèvre dans les Hautes-Alpes) abritera les épreuves de ski freestyle et de snowboard, quant à la Savoie et la Haute-Savoie, elles accueilleront les épreuves de ski alpin, de bob et de ski nordique. Ainsi, "30 % des médailles pourraient être remises dans les Hautes-Alpes, ceci sans compter de possibles épreuves complémentaires", précise Frédéric Cavallino, président de la CCI des Hautes-Alpes.

Un budget sobre

Si cette unique candidature résonne comme une victoire en région Paca, que peut réellement en attendre l’économie régionale ? Selon le Centre de droit et d’économie du sport, l’impact lié à l’organisation d’une olympiade est de l’ordre de 2,9 milliards d’euros. "Mais dans les faits, c’est très difficile à chiffrer", confie Philippe Renaudi, président de la CCI Paca, qui a décidé de se mobiliser pour que ces Jeux profitent aux entreprises du territoire et notamment à l’économie de montagne.

En Paca, cette filière représente 24 000 emplois pour un chiffre d’affaires estimé à 3,2 milliards d’euros, ce qui la rend comparable en termes d’emplois avec la filière aéronautique ou agroalimentaire selon une étude réalisée par la CCI Paca. Les stations alpines, nordiques ou autres lieux de pratique de sports de montagne accueillent 7 550 emplois pour un chiffre d’affaires annuel d’1 milliard d’euros. La première station des Hautes-Alpes, Serre Chevalier, réalise à elle seule 279 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Avec un budget d’organisation qui devrait osciller entre 1 milliard et 1,5 milliard d’euros, "nous sommes en rupture avec les 23 milliards d’euros de Sotchi, en 2014", souligne Frédéric Cavallino. La marque de fabrique de ces JO 2030, qui aurait séduit le CIO, se veut écologique et durable. L’organisation a ainsi prévu de se baser sur 95 % d’installations existantes. Il n’en manquerait que deux : une patinoire supplémentaire, déjà budgétée et qui doit être construite à Nice et un anneau de patinage.

Un coup de projecteur médiatique

Si l’impact économique est difficile à mesurer, l’impact médiatique, lui est colossal, selon Philippe Renaudi. "Le coup de projecteur dont bénéficiera notre économie de montagne devrait booster le tourisme dans les Hautes-Alpes. Médiatiquement, nous allons ouvrir notre territoire au monde entier et nous bénéficierons de retombées pendant des dizaines d’années… À l’image d’Albertville, qui avant 1992 était totalement inconnue."

De quoi donner l’envie au secteur touristique de se moderniser. Sur un territoire alpin, en carence d’une offre hôtelière premium, "nous savons d’ores et déjà que la montée en gamme devrait s’accélérer." D’ailleurs, le Club Méditerranée de Serre Chevalier engagera dès le printemps 2024 un programme de rénovation de 42 millions d’euros de travaux pour décrocher son 4e trident. "Puis, cette future manne touristique des JO devrait aussi pousser nombre de propriétaires à rénover et mieux isoler leurs logements", espère Frédéric Cavallino. Évoquant le manque de logements pour les saisonniers, ce dernier confie vouloir "aller chercher le meilleur des Jeux Olympiques en fonction de nos besoins."

Un coup d’accélérateur pour les grands projets

Parmi ces besoins figurent de grands projets, dont le calendrier de mise en œuvre pourrait être accéléré, ou dont l’ambition pourrait être plus grande qu’initialement prévue. À l’image de la rénovation du centre régional et européen du tourisme (Cret) à Briançon. Pour Frédéric Cavallino, "l’annonce des JO donne encore plus de sens à ce projet et devrait nous permettre de trouver des financements supplémentaires."

Les espoirs sont les mêmes en termes de mobilité. Début décembre, Clément Beaune, ministre des Transports, et Renaud Muselier, président de la Région Sud, ont entériné les projets du volet mobilité du contrat de plan Etat-Région qui court jusqu’en 2027. Ce plan est doté de 1,5 milliard d’euros, dont près de 650 millions d’euros pour le développement du transport ferroviaire. Le montant serait déjà inédit selon le ministre. Et il devrait être encore plus important dans les mois qui viennent avec l’apport d’une annexe dédiée aux Jeux Olympiques. De quoi "accélérer les calendriers des travaux", se félicitent les élus consulaires. Notamment la modernisation de la liaison ferroviaire Marseille-Briançon, la rénovation de la gare de l’étoile de Veynes (Hautes-Alpes), l’amélioration de la route Sisteron-Grenoble ou encore l’achèvement de la rocade de Gap. "Aujourd’hui, nous n’avons pas d’annonces chiffrées, mais nous avons l’espoir d’aller plus vite."

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