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Je Porte Mon Bébé : « En été, nous travaillons quatre jours payés cinq »
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Olivier Sâles cofondateur de Je Porte Mon Bébé Je Porte Mon Bébé : « En été, nous travaillons quatre jours payés cinq »

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En 2008, Olivier Sâles a fondé, avec sa compagne, l'entreprise Je Porte Mon Bébé, spécialisée dans les porte-bébés. L'entreprise, au chiffre d'affaires de 2,6 millions d'euros, s'est installée à La Garde (Var) en 2015. Un déménagement qui coïncide avec la proposition faite aux salariés de ne travailler que quatre jours payés cinq pendant les mois d'été.

Pour Olivier Sâles, cofondateur de Je Porte Mon Bébé, c'est grâce à l'organisation des équipes qu'il est possible de réduire le temps de travail hebdomadaire — Photo : JPMBB

Pourquoi avez-vous proposé à vos salariés de ne travailler que quatre jours par semaine, de mai à août, tout en conservant leur niveau de rémunération ?

Olivier Sâles : Nous avons eu cette idée après un mois de mai 2017, chargé en jours fériés et en ponts. Nous nous sommes rendu compte que les semaines réduites imposées par le calendrier n’impactaient ni notre gestion des flux ni notre logistique, et que l’entreprise continuait à bien tourner. Nous avons donc voulu mettre en place ce système de semaine à quatre jours. Il fonctionne, parce que nous sommes une petite équipe de 13 personnes, extrêmement bien organisée, et que nous partageons la même vision avec ma femme.

« Notre objectif est de travailler moins... »

Nous avons tous les deux fondé Je Porte Mon Bébé pour répondre à un besoin, alors que nous étions de jeunes parents. Jamais nous ne pensions lancer une entreprise avec un business model, des salariés, etc. Ce qui fait que nous n'adoptons pas forcément les techniques de management à l’ancienne. Pas question pour nous, par exemple, d'installer une piscine à balles ou un autre gadget pour paraître "cool". Nous avons décidé d'offrir du temps libre à nos salariés. Car quand l'un de nos collaborateurs termine son travail, nous pensons que le mieux qu'il puisse faire, c'est de profiter de son temps libre.

Est-ce qu’il y a des difficultés à mettre en place un tel système ?

O.S. : Il s’agit simplement d’une dispense de présence qu’il a fallu déclarer à l’assurance, mais comme cela ne change rien sur les congés ou les salaires, c’est assez simple à appliquer. Dans l’organisation quotidienne, si une grosse commande tombe, nous allons bien évidemment la traiter, sans pour autant générer une surcharge de travail les jours suivants. Il est normal d’avoir des périodes plus intenses, cela se fait naturellement. Nous avons essayé l’année dernière et nous continuerons tant que cela fonctionne. Bien évidemment, si cela devait mettre l’entreprise en danger, nous arrêterions. Mais il n’y a pas de raison que ce soit le cas.


Si le système fonctionne, pourquoi ne pas l’étendre toute l’année ?

O.S : C’est pour nous adapter au rythme des hommes et de l'entreprise, que nous donnons à nos collaborateurs un jour supplémentaire de congé l'été. La période de mai à août s'y prête bien, car notre activité de vente de porte-bébés est un peu moins forte.

« Si nous perdons du temps à répéter une action, c’est que l’outil que nous utilisons n’est pas adapté. »

Cela répond également à une certaine "biodynamique" : en été, le climat est plus propice à la réduction du temps de travail et le besoin de profiter de l’extérieur est plus fort. Si nous pouvons étendre cette période de semaine de quatre jours, pourquoi pas ! Notre objectif est de travailler moins, si cela se fait dans le sens de l’entreprise.

J'ai conscience que cela reste une utopie, car il y a toujours du travail à réaliser, mais nous essayons d’assister l’humain le plus possible par le codage informatique. Si nous perdons du temps à répéter une action, c’est que l’outil que nous utilisons n’est pas adapté. L’humain doit apporter la réflexion et non pas l’exécution.

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