Trop à l’étroit dans les 400 m² qu'elle occupe à Vic-Fezensac (Gers), Jardin Bohème (4 salariés, CA 2023 : 600 000 €) va déménager à Mirande, au sud du département. L’entreprise a acquis, auprès de la Communauté de communes Cœur d’Astarac en Gascogne, 3 bâtiments industriels qu’elle va réaménager pour disposer au final d’un outil de fabrication moderne de 3 000 m2. L’acquisition d’une nouvelle ligne de production de charpentes en Allemagne est en cours. "Nous nous sommes également équipés d’un scanner Faro qui va nous permettre de disposer de relevés terrains précis. Avec cet équipement, nous pourrons réaliser nos constructions en atelier pour qu’elles s’adaptent parfaitement au terrain", explique Julien Nartet, le dirigeant fondateur.
Une filière bois en gestation
L’investissement global s’élèvera à un peu moins de 1 million d’euros. Les futures installations permettront à Jardin Bohème de doubler, voire tripler sa capacité de production. L’objectif est de s’installer dans les nouveaux murs durant l’été prochain. "Le site de Mirande est idéal et s’inscrit dans notre volonté de développer l’économie circulaire. Nous serons installés à proximité d’une scierie." En effet, la collectivité a pour projet de créer le PNR (Parc Naturel Régional) Astarac et ambitionne, dans ce cadre, de développer à Mirande une filière bois qui irait de l’arbre à sa dernière transformation.
Cette année, Jardin Bohème prévoit une forte croissance de son activité. Son carnet de commandes lui laisse une visibilité à 9 mois tandis que son chiffre d’affaires devrait quasiment doubler pour atteindre les 1,1 million d’euros. L’effectif devrait également être multiplié par 2 pour atteindre les 8 personnes. " Nous allons devenir un petit industriel tout en conservant notre âme artisanale", précise le jeune chef d’entreprise de 34 ans passionné par les métiers du bois.
Diversification vers les maisons évolutives
Dans le cadre de sa stratégie de diversification entamée il y a 2 ans dans le domaine de la construction modulaire, Jardin Bohème vient de créer la filiale Evoligna. "La marque Evoligna a vu le jour afin de répondre à la demande de maisons évolutives. Nous produisons des modules en bois en atelier qui viennent se rajouter, se transformer ou s’enlever selon les besoins de leurs habitants." Evoligna a déjà contracté ses 4 premières commandes et 5 à 6 autres projets sont en cours de négociation.
Depuis sa création il y a 8 ans, la société a construit plus d’une centaine de tiny houses. Avec des épaisseurs de mur de 15 centimètres, un soin particulier a été apporté à l’isolation et au confort. Il en va de même avec les matériaux qui proviennent pour la grande majorité de la région Sud-Ouest. Le bois est issu des forêts pyrénéennes et l’isolant est de la laine de bois. "Un partenariat avec la PME landaise Ouateco vient d’être conclu pour utiliser un isolant à base de vêtements recyclés", rajoute Julien Nartet. En plus d’un usage particulier, les roulottes et habitations produites par Jardin Bohème sont également utilisées par les professionnels à usage notamment de bureaux, salons de coiffure, cabinets de soins, etc.
