C’est officiel. L’Agglomération de Montluçon, sous-préfecture de l’Allier, a été choisie par Imerys pour implanter son usine de conversion de lithium. Le groupe spécialisé dans les minéraux industriels (4,3 milliards de chiffre d’affaires en 2022, trentaine de sites en France) compte débuter, en 2028, l’exploitation de ce minerai, indispensable dans la fabrication des batteries de voiture électrique, dans sa carrière de Beauvoir dans l’Allier, où elle extrait déjà du kaolin.
1 000 emplois à la clé
Alors que le débat public autour de ce projet baptisé EMILI (Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys) doit débuter en mars pour quatre mois, Imerys a précisé les contours et le périmètre géographique de ses futurs sites. L’usine de conversion sera située plus précisément, à une quarantaine de minutes du gisement, dans la commune de Saint-Victor, au nord de l’agglomération, sur la friche industrielle de La Loue qui comprend d’anciennes pistes d’essai de Dunlop.
Plusieurs villes de l’Allier, dont Commentry ou Saint-Poulain-sur-Sioule, étaient en concurrence pour décrocher l’installation de ce site. Il faut dire qu’à la clé ce sont entre 200 et 250 emplois. Le groupe évoque aussi 1 000 emplois indirects
Montluçon se tourne vers "l’industrie d’avenir"
De quoi réjouir Frédéric Laporte, le président de la communauté d’agglomération de Montluçon Communauté et maire de Montluçon. "Au-delà des emplois, le projet Imerys va apporter un changement total d’orientation pour la ville. Montluçon souffrait d’une image passéiste et, mécaniquement, cela va relancer d’autres projets. Cela nous tourne vers l’industrie d’avenir", s’enthousiasme Frédéric Laporte.
Imerys a étudié plusieurs options avant de privilégier Montluçon. "Nous voulions de la proximité, avec un site ancré dans le territoire. Notre exigence était aussi de trouver un lieu à moins de 100 kilomètres de la mine. Finalement, La Loue coche toutes les cases avec un embranchement ferroviaire et autoroutier et la possibilité d’utiliser les eaux usées de la ville", explique Alan Parte, vice-président en charge des projets lithium chez Imerys.
Car le site pourra se servir des eaux usées de la station d’épuration de l’agglomération. Une opportunité pour l’entreprise qui aura besoin de 600 000 m3 d’eau chaque année pour son usine de conversion. L’entreprise prévoit aussi de réduire sa consommation avec le recyclage de 90 % de son eau.
Un milliard d’euros d’investissement à venir
Le minerai sera transporté depuis la mine dans des canalisations enterrées vers l’atelier de chargement à 15 kilomètres. Celui-ci sera installé à cheval sur les communes de Naves et de Saint-Bonnet-de-Rochefort et permettra de charger le minerai sur des trains direction Montluçon. Imerys projette de produire 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an, ce qui correspond aux besoins de production de batteries de 700 000 véhicules électriques. Il a déjà investi 42 millions d’euros dans ce projet, entre les différentes études, les sondages du sol… et prévoit que la facture totale avoisine 1 milliard d’euros.
