Une troisième entreprise finistérienne s’apprête à entrer en Bourse, sur le marché Euronext Growth. Après Ecomiam et Entech, c’est au tour de la société brestoise Imeon Energy de tenter l’aventure. Spécialiste des onduleurs solaires hybrides, la PME (17 salariés, 4 M€ de CA en 2022-2023, 640 000 € de bénéfices) vise une levée de fonds de près de 8 millions d’euros. "C’est un moment important pour l’entreprise", souligne le fondateur et président Christophe Goasguen. Cette première levée de fonds, prévue entre octobre et novembre, devrait même en amener d’autres dans les années à venir.
Pénétrer de nouveaux marchés
Cette entrée en Bourse doit permettre à Imeon de continuer à croître (+ 50 % d’activité en moyenne ces dernières années) et de se déployer encore davantage à l’international. “Nous sommes aujourd’hui présents dans 70 pays et l’export représente 40 % de notre chiffre d’affaires. Nous prévoyons de monter cette part à deux tiers en ciblant plusieurs pays en priorité : l’Allemagne, les États-Unis, la Suisse ou encore l’Espagne”, cite Christophe Goasguen.
Après avoir saisi des opportunités dans différents pays depuis 10 ans en participant à des salons, le dirigeant souhaite désormais concentrer les efforts d’investissement sur quelques pays clés en ouvrant des agences avec commercial, logistique et SAV. “Pour pénétrer de nouveaux marchés, nous nous sommes aperçus qu’il fallait parler la langue, notamment. Rien que pour les États-Unis, nous avons besoin de deux ans de développement pour les certifications par exemple”, note-t-il.
Avec 6 000 installations dans le monde en dix ans, dont une majorité en France, Imeon Energy s’est différencié sur le marché des onduleurs en proposant un produit destiné davantage à la consommation du client qu’à la revente sur le réseau de l’électricité. “Notre force a été de développer des brevets (4 et 2 en cours) et introduire de l’intelligence artificielle qui permet de prolonger la durée de vie des batteries jusqu’à 15 ans contre 2 à 3 ans habituellement. Et nous visons 20 ans de vie des batteries”, explique le dirigeant.
Rapatrier la production à Brest
La société s’adresse aussi bien au marché des particuliers que des industriels. “Nous avons deux gammes distinctes, poursuit le président. Le marché est très dynamique. Avec le prix de l’énergie qui augmente, nous sommes devenus très compétitifs. C’est maintenant qu’il faut accélérer et investir.”
Au 31 mars 2024, le dirigeant vise 5 millions d’euros de chiffre d’affaires et 800 000 euros de bénéfices. En mars 2028, il estime pouvoir arriver à 82 millions d’euros de chiffre d’affaires avec un effectif de 100 salariés. Le dirigeant espère aussi pouvoir rapatrier la production des onduleurs pour le marché résidentiel en France. “Elle est actuellement faite en Chine car, quand nous avons démarré, l’industrie française n’avait pas forcément le savoir-faire pour ce que l’on demandait. Depuis le Covid, cela a changé”, se réjouit-il. La production des onduleurs industriels, elle, se fait à Brest. “Dès 2024, la question d’un nouveau bâtiment va donc se poser car nous sommes déjà à l’étroit !”, conclut-il.
