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#ilfautsauverlucien : les entreprises se mobilisent aux côtés du confiturier Lucien Georgelin
Lot-et-Garonne # Agroalimentaire

#ilfautsauverlucien : les entreprises se mobilisent aux côtés du confiturier Lucien Georgelin

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Après l’appel à l’aide du dirigeant de Lucien Georgelin confronté à des difficultés de trésorerie, supermarchés, hôtels et industriels de l’agroalimentaire multiplient les initiatives en soutien à l’entreprise familiale du Lot-et-Garonne. Objectif : convaincre les banques de sa fiabilité et de l’intérêt à préserver le patrimoine culinaire qu’incarnent ses produits.

Mathias Bures, directeur de l’hypermarché Hyper U de La Rochelle Beaulieu — Photo : HyperU

Auchan, Système U, Cora, Aldi, des entreprises comme La Biscuiterie de Reims, des hôtels comme le Richelieu Royan-Atlantique ou encore des dirigeants à titre individuel affichent leur soutien sur les réseaux sociaux, voire sur leurs points de vente, à Lucien Georgelin et sa PME éponyme (350 salariés, 66,7 M€ de CA). Basée à Virazeil dans le Lot-et-Garonne, réputée pour ses confitures, l’entreprise - qui s’est diversifiée (sauces, pâtés, bonbons…) depuis sa création il y a plus de 40 ans - se trouve en proie à des difficultés de trésorerie. Son emblématique président et fondateur l’a confié mi-juin à un journaliste du blog Le Web Grande Conso sans mâcher ses mots. Depuis, l’information s’est répandue et trouve écho dans le milieu de l’agroalimentaire.

"Soutien aux acteurs locaux"

Le hashtag "ilfautsauverlucien" se diffuse entre entrepreneurs solidaires, photos à l’appui : des rayons Georgelin du sol au plafond, mis en valeur tantôt en tête de gondole, tantôt dans l’allée centrale, des affiches déployées "Votre supermarché soutient Lucien Georgelin", des banderoles, des drapeaux. Sur les posts LinkedIn, les enseignes encouragent les clients à ajouter un pot dans leur panier, Auchan Plantière (Lorraine) annonce "passer une grosse commande pour aider cette entreprise du terroir". Mathias Bures, directeur de l’Hyper U de La Rochelle-Beaulieu pose, pot de confiture à la main, devant le rayonnage à l’effigie de Georgelin, décidé à afficher publiquement son "soutien aux acteurs locaux et aux PME artisanales", nous dit-il.

À ces actions s’ajoutent les encouragements privés. "À la suite de l’article publié jeudi, j’ai reçu des appels de tous les patrons de la grande distribution pour m’affirmer leur soutien, pour m’aider à passer ce cap", a confirmé Lucien Georgelin à nos confrères de Sud Ouest. "Certains sont prêts à nous accorder des crédits de campagne, à s’engager à prendre des volumes sur deux ans, en attendant que l’on puisse retrouver l’équilibre."

"Au bord du précipice"

Aux origines du mouvement, cet appel à l’aide de Lucien Georgelin qui avoue au journaliste du Web Grande Conso que "l’entreprise est bord du précipice". Des propos qu’il a depuis un peu nuancé auprès de nos confrères de Sud Ouest. "On n’est pas tout à fait au bord du précipice, mais c’est quelque chose qui pourrait arriver", reconnaît-il. "La société n’a pas les finances nécessaires pour acheter tous les fruits qu’elle devrait en vue des grosses commandes de fin d’année, qui pèsent à elles seules 5 à 6 millions d’euros." Sachant que "les mois de novembre et décembre pèsent près d’un quart de notre activité", avait déclaré le dirigeant au blog Le Web Grande Conso.

Lucien Georgelin craint ainsi de ne pouvoir livrer la grande distribution faute d’aide financière. "Il me faudrait 3 à 4 millions d’euros." Son entreprise est pourtant rentable, martèle-t-il. Le manque de trésorerie proviendrait d’une accumulation de "phénomènes" : hausse du prix des matières premières (notamment fruits et verre), Covid et investissements importants (20 millions d’euros) qui ont dû être assumés en propre faute de soutien des banques. Ce sont elles qui sont largement pointées du doigt, et elles que les acteurs de l’agroalimentaire solidaires voudraient convaincre en soulignant combien le confiturier est soutenu par ses clients.

Dès septembre, l’entreprise faisait état de difficultés financières. "Je veux tellement sauver l’entreprise que je m’engage publiquement à donner 10 % de l’entreprise aux salariés. Parce que si on s’en sort, ça sera avec eux", a-t-il déclaré à Web Grande Conso.

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