Hubert Laurent (TalkTalkBnb) : « Nous gérons notre start-up en famille »
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Hubert Laurent (TalkTalkBnb) : « Nous gérons notre start-up en famille »

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Dans la famille start-upper, je demande le père… et la fille ! À Lorient, Hubert et Alina se sont lancés dans l’aventure de TalkTalkBnb depuis deux ans. La plateforme a structuré une communauté de 43 000 inscrits et compte transformer l’essai... Une étape que les deux cofondateurs gèrent différemment.

— Photo : @TalktalkBnb

La start-up TalkTalkBnB, fondée il y a deux ans à Lorient, met en relation des personnes qui souhaitent perfectionner leur niveau de pratique linguistique avec des hébergeurs du monde entier qui s'engagent à faire visiter leur ville, leur pays, à faire découvrir leur culture. Traducteur interprète, le fondateur, Hubert Laurent, compte franchir une nouvelle étape dans les prochains mois : « Nous comptons 43 000 inscrits répartis dans 160 pays. Nous séduisons principalement les 18-30 ans, mais aussi un public de jeunes retraités plutôt urbains. Le challenge, désormais, consiste à transformer, monétiser. Nous activons notre paywall courant novembre, puis une cartographie complète en décembre, avant de prendre également le virage de la data en travaillant nos algorithmes, en janvier » et pour lesquels des tests ont été effectués avec des étudiants de l’Université de Bretagne Sud.

Le fondateur de TalktalkBnB tire les premiers enseignements : « Les Latins s'avèrent les plus demandeurs. Nous avons de très bons retours en Amérique du Sud et en Europe du Sud, en particulier dans la presse. Mais ces demandeurs ciblent beaucoup les grandes villes anglo-saxonnes. Le souci, c’est que l’offre de logements ne coïncide pas assez car les Anglo-saxons ne voient pas, de manière générale, un intérêt vital à apprendre des langues étrangères. » Il faut donc promouvoir sur la plateforme d'autres destinations, comme l'Asie, notamment Hong-Kong, Taïwan...

« On tient notre preuve de concept mais la partie n’est pas encore gagnée ! »

La start-up mise aussi sur le développement de cercles d’entreprises : « Là, les potentialités sont différentes. Les multinationales et les grands groupes cherchent à fédérer leurs salariés de tous pays. Nous avons rencontré Cisco (70 000 salariés dans le monde). Ils nous ont confié que nous faisons exactement ce qu’ils souhaitent faire. Nous attendons leur retour », relève Hubert Laurent. L’enjeu ? « Les grandes entreprises ont des processus décisionnels longs. Chaque service est consulté. Je suis conscient qu’elles peuvent aussi décider de se lancer sur ce créneau, en interne. »

« On tient notre preuve de concept mais la partie n’est pas encore gagnée ! », poursuit le dirigeant, qui avance dans l’aventure avec le soutien actif de sa fille, Noémie. Car c'est en famille, autour de la table, que l'idée est née. Et que père et fille se sont imaginés développer ensemble un "Airbnb" linguistique. Passionnée par les langues, la famille est aussi globetrotteuse. « On se dit que c'est une chouette aventure, un défi à relever. Nous nous soutenons beaucoup. Noémie est très motivée. Il y a tellement de jeunes qui ne savent pas quoi faire que rien que cela me motive en retour, témoigne Hubert. Je suis étonné de voir aussi à quel point elle peut concilier les langues et l'informatique. Elle est très à l'aise avec tout ça. C'est peut-être une affaire de génération... »

Gérer la prochaine étape

À la question de savoir qui est le plus impatient des deux, Hubert Laurent hésite un moment, puis glisse : « Moi. Indiscutablement. C’est une belle aventure, je suis ravi de voir l’étendue des compétences qu’elle acquiert - et moi aussi - mais on a beau être conscient dès le départ du temps nécessaire au développement d’un tel projet, vient un moment où l’impatience nous gagne ! C’est une étape qu’il faut gérer et elle semble mieux l'intégrer. »

Pour l’heure, la start-up lorientaise bénéficie du soutien de la Région Bretagne : « Nous sommes quatre personnes sur le projet et nous nous sentons tous fiers de ce soutien. Je n’ai pas envie de décevoir », conclut Hubert Laurent, avant de balayer : « Mais il ne faut pas se mettre la pression... »

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