Fabricant de mobilier de bureau et spécialiste de l’aménagement depuis plus de trente ans, l’entreprise gardoise Harmony Group (80 salariés, CA 2021 : 20 M€) se donne un coup de jeune avec un plan d’investissement de 1,5 million d’euros en deux ans. Elle souhaite équiper son usine de 5 000 m2, située à Alès, de machines industrielles de nouvelle génération.
Un effort sur le "made in" France
Harmony a déjà réceptionné une nouvelle machine pour l’emballage des plateaux de bureau qu’elle fabrique sur place. De façon générale, la robotisation des lignes de fabrication est lancée dans l’optique de proposer plus de produits, mais aussi de réinternaliser la production de références qu’Harmony sous-traitait jusqu’alors, notamment les rangements en bois de type caissons. "Nous souhaitons avoir plus de profondeur de gamme, mais surtout pouvoir mieux gérer la fabrication, car on sent un intérêt croissant pour la fabrication française. Nos remontées de terrain le montraient avant même la crise du Covid-19, qui l’a amplifié. Notre caractéristique est de miser sur le made in France : ce n’est pas possible chez tous nos concurrents, alors que nous nous en donnons les moyens", souligne Alonzo Reydon, directeur marketing et cogérant d’Harmony.
Le catalogue de l’entreprise alésienne affiche 250 000 articles, du mobilier de bureau aux sièges, en passant par les assises ou les banques d’accueil. En amont, Harmony achète des composants et des matières premières issus "à 90 % d’Europe", "produits si possible en circuit court en France ou dans des pays limitrophes", selon Alonzo Reydon.
En interne, Harmony gère directement la couture, le tapissage et le montage pour sa production de sièges, et la découpe, le perçage et le placage pour fabriquer ses bureaux. "Nous fabriquons sur commande uniquement, tout en pouvant livrer dans des délais de 4 à 10 jours. Nous proposons de très nombreuses options, comme un choix de coloris sur plus de 70 tissus", égrène le cogérant d’Harmony.
Une offre complémentaire à la seconde main
L’arrivée d’un nouveau parc machines devrait conduire à une extension du site d’Alès, prévue pour 2023. D’ici là, Harmony table sur une croissance à deux chiffres en 2022, en s’appuyant sur un réseau d’un millier de distributeurs et sur ses deux showrooms, situés à Paris et à Lyon. Si l’air du temps semble plus favorable aux entreprises promouvant la seconde main dans ce créneau, comme l’héraultais Scop3 et le gardois Eco Siège, Alonzo Reydon juge que les offres sont en réalité complémentaires. "Les acteurs proposant du mobilier de seconde main ne servent souvent que des petites commandes. De son côté, Harmony doit gérer des espaces de travail entiers, qui comptent plusieurs centaines de postes de travail. Ces marchés supposent de mettre en œuvre un véritable partenariat avec le client et le cabinet d’architectes", analyse-t-il.
Parmi les grands projets récemment remportés, le cogérant cite plusieurs références comme Saint-Gobain, Naval Group ou le Crédit Agricole. "Pour figurer au mieux dans les appels d’offres ouverts par les grands comptes, nous devons aussi investir dans l’utilisation de matières durables, comme des tissus fabriqués à partir de bouteilles recyclées, mais aussi dans notre propre démarche RSE", rajoute Alonzo Reydon.