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De Matooma à Scop3 : le nouveau projet de Frédéric Salles dans la seconde main BtoB
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De Matooma à Scop3 : le nouveau projet de Frédéric Salles dans la seconde main BtoB

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Acteur emblématique de la French Tech Méditerranée avec son ancienne entreprise Matooma, Frédéric Salles crée une nouvelle start-up baptisée Scop3. Plateforme dédiée aux achats responsables des entreprises, elle vise les 4 000 clients d’ici trois ans.

Après un bref passage à la présidence de la French Tech Méditerranée, Frédéric Salles retrouve le monde de l’entreprise avec Scop3 — Photo : FTM

Frédéric Salles, fondateur en 2012 de Matooma, le fournisseur de cartes Sim pour objets connectés fleuron de la French Tech Méditerranée, rebondit dans une direction inattendue. Après avoir vendu son entreprise au groupe britannique Wireless Logic en juillet 2019 et avoir accompagné la transition jusqu’en juillet 2020, il se lance dans un nouveau projet d’entreprise, baptisée Scop3.

Créée en novembre, elle cible les surplus d’équipements d’entreprises. "En pleine crise sanitaire, l’envie de me rendre utile m’a poussé à m’engager auprès d’associations d’aide aux familles en difficulté. J’ai pu constater le manque de moyens dont souffrent ces associations, et notamment leur dénuement en termes d’équipements et de mobilier. Or, pendant toutes mes années chez Matooma, j’ai observé aussi que l’entreprise devait remiser ou jeter de grandes quantités de meubles au gré de sa croissance. Il y a donc deux besoins qui peuvent être mis en concordance", analyse Frédéric Salles.

Un nouveau service dans l’air du temps

Scop3 - qui tire son nom d’un chapitre sur les accords de Paris sur le climat - a créé une plateforme ouverte aux entrepreneurs désireux de céder rapidement leur mobilier, en le valorisant de deux façons : par la vente à d’autres entreprises en mode BtoB, ou bien en le donnant aux associations, en échange d’un reçu fiscal ouvrant droit à une réduction d’impôts. L’acheteur de biens pourra lui aussi recevoir un reçu fiscal.

Pour sa part, Scop3 se rémunérera à travers un abonnement pour accéder à sa plateforme, et par le prélèvement d’un pourcentage sur les transactions. Le service sera totalement gratuit pour les associations. "Selon les dernières études, 2,4 millions de tonnes de meubles sont jetés par les entreprises chaque année en France ! Ce gaspillage n’est plus acceptable à l’heure où tout le monde parle de RSE et d’achats responsables, tance Frédéric Salles. Nous misons aussi sur d’autres tendances, comme le fort développement du flex-office. Beaucoup de start-up sont créées dans cet esprit, sans avoir de locaux en propre, et recherchent une solution pour s’équiper ou se déséquiper rapidement."

Un important potentiel sur le plan national

Toujours en phase de développement, Scop3 déploiera officiellement sa plateforme en septembre 2021. Elle lancera son pilote dans l’ex-Languedoc-Roussillon pour une durée de trois à six mois, le temps de tester et valider son concept, avant d’actionner son développement sur le plan national, au deuxième trimestre 2022. Frédéric Salles estime avoir un potentiel de marché important : "n’importe quelle entreprise disposant d’un Siren sera éligible, de même que l’ensemble des associations françaises, soit un total de 6 millions d’acteurs au lancement", estime-t-il. Plus précisément, Scop3 vise 2 000 entreprises clientes en deux ans, et 4 000 en trois ans.

Cette phase de tests permettra aussi à la start-up de se roder sur les à-côtés de son activité, notamment sur le plan logistique. Deux possibilités seront ouvertes aux acheteurs : récupérer les biens eux-mêmes ou, à défaut, recourir aux services de plateformes affrétant des transporteurs, avec qui Scop3 a signé des conventions de partenariat.

Fonctionnant sur un budget de 350 000 euros sur deux ans, Scop3 ne compte que deux salariés pour l’heure, Frédéric Salles ayant déjà recruté une directrice financière. Deux à trois embauches de développeurs et profils techniques sont prévues en 2022. Le prévisionnel de chiffre d’affaires s’élève à 1,2 million d’euros d’ici 2023, mais Frédéric Salles indique qu’il ne se fixe aucune limite dans sa deuxième vie d’entrepreneur. Il imagine déjà la suite : la plateforme de Scop3 pourrait intégrer, à l’avenir, de nouveaux services autour des achats responsables des entreprises, "qu’il faut encore inventer", conclut-il.

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