Hampiaux investit maintenant et déménage bientôt
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Hampiaux investit maintenant et déménage bientôt

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Un an après avoir repris l’entreprise lorraine Hampiaux, spécialisée dans la fabrication de chalumeaux, Alexandrine Charonnat confirme son ambition de doubler le chiffre d’affaires en cinq ans. Pour cela, la trentenaire annonce plusieurs millions d’euros d’investissements et un déménagement d’ici trois ans.

Alexandrine Charonnat a repris les rênes de l'entreprise Hampiaux en mars 2020, à quelques jours du premier confinement — Photo : Lucas Valdenaire

Ça déménage chez Hampiaux. La nouvelle directrice générale de cette entreprise nancéienne qui conçoit, fabrique et commercialise du matériel de soudage, également détentrice de la marque Le Lorrain, confirme que des recherches sont en cours pour dénicher l’endroit idéal pour changer de locaux. "L’objectif est de déménager le plus près possible, explique Alexandrine Charonnat. Nous aimerions nous installer à quelques kilomètres à la ronde mais ce n’est pas évident vu le peu de places accordées aux entreprises dans le Grand Nancy". Déménager au plus proche mais aussi au plus vite. La jeune femme de 37 ans aimerait boucler l’affaire d’ici trois ans et se dit prête à mettre 5 millions d’euros sur la table. Un effort considérable si on le met en perspective avec les quelque 7 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2019. "Nous sommes actuellement très à l’étroit. Nous aimerions recruter, revoir les flux et investir dans de nouvelles machines, mais nous n’avons actuellement pas de place. Les salariés en ont conscience : pour leur confort et leur environnement de travail, c’est devenu une nécessité."

L'entreprise Hampiaux compte 33 salariés. Plusieurs recrutements sont annoncés pour dépasser rapidement les 40 collaborateurs — Photo : Lucas Valdenaire

Ce déménagement s’inscrit au cœur d’une ambition : doubler le chiffre d’affaires en cinq ans. Pour cela, le plan établi par Alexandrine Charonnat tient sur quatre piliers : l’innovation, la numérisation, la diversification et l’international. Pour les deux premiers, la directrice générale prévoit un investissement supplémentaire d’un million d’euros. "La numérisation et la robotisation sont des cases par lesquelles nous devons absolument passer, assure-t-elle. Nous allons mettre l’accent sur l’informatique au service de la gestion de production. Nous installerons par exemple des écrans directement dans l’atelier pour recevoir les ordres de fabrication."

À la conquête de l’Amérique

Quant à la diversification, les efforts commerciaux sont déjà engagés. Traditionnellement, les clients français de la société sont des artisans, des frigoristes et surtout de grands distributeurs positionnés dans l’industrie sidérurgique et métallurgique. Hampiaux y pèse d’ailleurs près de 50 % de parts de marché. Aujourd’hui, Alexandrine Charonnat souhaite explorer de nouveaux segments. "Nous commercialisons des chalumeaux mais aussi des détendeurs qui peuvent s’utiliser dans de nombreux domaines comme la vinification, le traitement des eaux ou encore la pisciculture." C’est pourquoi l’entreprise familiale s’apprête à revoir l’ensemble de sa communication et de son marketing pour "bien comprendre les besoins de ces nouveaux utilisateurs."

Hampiaux compte près de 2 000 références de produits destinés à l'industrie mais aussi à la joaillerie. Certains chalumeaux sont utilisés chez Cartier ou Baccarat — Photo : Lucas Valdenaire

De nouveaux clients, Hampiaux compte également en trouver à l’étranger. À ce jour, le tiers de son chiffre d’affaires se fait à l’export et la gérante veut aller plus loin. D’abord en consolidant sa présence en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Ensuite, en partant à la conquête de l’Amérique du Nord. C’est pour cette raison qu’Alexandrine Charonnat n’a pas hésité longtemps avant de s’inscrire au programme d’aide à l’export nommé Stratéxio Lorraine, lancé en début d’année par le Medef.

Ce plan de croissance entraîne, de fait, des besoins de main-d’œuvre supplémentaire. La direction annonce de nouvelles embauches et espère passer rapidement de 33 à une quarantaine de salariés. Des recrutements et des investissements rendus possibles par la bonne santé financière de l’entreprise. En effet, malgré la crise, le dernier exercice s’est soldé à la fin juin 2020 par un chiffre d’affaires stable à 6,9 millions d’euros.

La direction confirme près d'un million d'euros d'investissements dans l'innovation et la numérisation de son outil de travail — Photo : Lucas Valdenaire

Made in France

En effet, la jeune femme a succédé à Dominique Hampiaux, petite-fille du fondateur de l’entreprise en 1946, en mars 2020. À quelques jours du premier confinement. "Je n’avais jamais imaginé reprendre une société dans ces conditions, confie-t-elle. Mais j’ai gardé mon calme, j’ai réuni les équipes pour imaginer tous les scénarios possibles. Et surtout, nous avons anticipé." Ainsi, les matières premières, comme le cuivre et le laiton, habituellement achetées sur une semaine, l’ont été sur trois mois. Tout a été stocké pour garantir la production. "Nous n’avons jamais cessé l’activité tout en assurant la sécurité de nos salariés, tient à rappeler Alexandrine Charonnat. Il nous fallait maintenir un service continu pour nos clients même pendant les moments difficiles. Certains ont été contraints de réduire leurs quantités et d’exiger des délais plus rapides. Nous avons pu suivre la cadence des livraisons parce que nous étions prêts."

Pour garder ce niveau de croissance malgré les turbulences, Hampiaux peut aussi compter sur son savoir-faire "made in France" : "Nous sommes quand même le dernier fabricant français de chalumeaux à réaliser l’ensemble des pièces détachées ici, à l’usine. Quand la Chine ne va pas bien et que nos concurrents ont des problèmes d’approvisionnement, nous ne sommes pas concernés !" En revanche, la hausse actuelle des prix des matières premières concerne tout le monde, y compris l’entreprise nancéienne. "Là encore, nous avons anticipé, réplique la directrice générale. Dès le mois de décembre, la tonne de laiton était à 7 000 euros. Nous avons donc décidé d’augmenter nos tarifs dès le début 2021. Cela n’a pas été facile à faire comprendre à nos clients, mais aujourd’hui, nous sommes fiers de dire que nous n’augmentons pas les prix, alors que l’ensemble du marché est en train de le faire." Résultat de ces anticipations : Hampiaux tient la barre et affiche, depuis le mois de juillet, un chiffre d’affaires en hausse de 15 %.

Ses locaux devenus trop petits, Hampiaux s'apprête à déménager d'ici trois ans et espère s'installer dans le Grand Nancy — Photo : Lucas Valdenaire

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