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Guillaume Bosshardt : "Ce que nous cherchons, c’est la croissance des sociétés que nous accompagnons"
Grand Est # Industrie # PME

Guillaume Bosshardt : "Ce que nous cherchons, c’est la croissance des sociétés que nous accompagnons"

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Malgré des perspectives économiques compliquées pour 2024, le directeur associé du fonds régional GEI, Guillaume Bosshardt, veut continuer à financer entre "trois et cinq" PME régionales en croissance. Avec 280 millions d’euros sous gestion, opérant sur le quart Est de la France, le fonds cherche des dirigeants capables de combiner ambition et maîtrise du risque.

Guillaume Bosshardt, directeur associé chez GEI : "Nous sommes convaincus que nous continuerons à accompagner des beaux projets en 2024" — Photo : DR

Après des années post-Covid florissantes, le capital investissement a subi la hausse des taux d’intérêt. Comment GEI a-t-il été impacté ?

Il est évident que le capital investissement a connu un fort ralentissement et un changement radical. Les fonds parisiens, qui représentent la majorité de la profession, ont tendance à utiliser plus significativement le levier bancaire et ils sont donc plus dépendants des taux d’intérêt. Le volume de transactions, ainsi que les valorisations, ont donc été défavorablement impactés par la conjoncture actuelle alors que nous sortions d’une période où des opérations se réalisaient sans difficulté avec des niveaux de dette supérieurs à cinq fois l’EBE. Ça n’a jamais été l’ADN de GEI : nous avons toujours eu des politiques d’endettement modérées parce que ce que nous cherchons, c’est la croissance des sociétés que nous accompagnons, sans qu’elles n’aient à regarder en permanence le curseur de l’endettement. Tous nos souscripteurs sont des chefs d’entreprise, la combinaison de l’ambition et de la maîtrise du risque est donc présente chez nous dès l’origine. Nous nous engageons, dans le sillage d’un dirigeant à succès, sur des projets majoritaires ou minoritaires avec des tickets d’investissement compris entre 5 à 15 millions d’euros, pour une durée de 5 à 7 ans.

Comment abordez-vous 2024 ?

Les associations professionnelles nous annoncent des perspectives assez compliquées compte tenu du maintien des taux à un niveau élevé, ainsi qu’une année difficile dans le BTP qui pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du circuit économique, mais l’inflation semble ralentir et les problématiques énergétiques s’éloigner. De notre côté, nous demeurons résolument optimistes. Dans la mesure où nous réalisons 3 à 5 opérations par an avec un haut degré de sélectivité, nous sommes convaincus que nous continuerons à accompagner des beaux projets en 2024. Nous intervenons dans le monde de la PME, souvent sur des marchés de niche, dans lesquels le flair et l’agilité du dirigeant permettent de compenser les conditions générales de marché.

Quels sont les secteurs d’activité que vous scruterez cette année à la loupe ?

Nous sommes très éclectiques : nous avons en portefeuille des entreprises dans une multitude domaines, de la plasturgie à la santé, en passant par le bâtiment ou les machines spéciales. À l’image du territoire qui est le nôtre (Grand est, Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté Franche-Comté) l’industrie y occupe une place de choix et nous continuerons d’accompagner le mouvement de réindustrialisation de nos régions. D’une manière générale, ce n’est pas le marché qui nous guide mais le projet, et le dirigeant qui le porte. Par exemple, nous accompagnons une entreprise qui opère dans le domaine des échafaudages : on pourrait se dire que 2024 va être effroyable, sauf qu’elle possède une expertise spécifique dans les Monuments Historiques et que son carnet de commandes n’a jamais été aussi rempli. C’est donc du cas par cas… Évidemment, nous serons vigilants sur les dossiers de retail compte tenu de la transformation des modes de consommation, mais là encore, des acteurs de niche peuvent représenter de belles opportunités.

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