Nantes
Greenov obtient l’appui de l’Europe pour développer une solution limitant les bruits sous-marins
Nantes # Recherche et développement # Levée de fonds

Greenov obtient l’appui de l’Europe pour développer une solution limitant les bruits sous-marins

S'abonner

La start-up nantaise Greenov a pour ambition de protéger les écosystèmes marins grâce à l’innovation. Son projet de membrane acoustique pour confiner les bruits sous-marins vient d’obtenir le soutien financier de la Commission Européenne.

Damien Demoor a fondé la société Greenov qui s’est donné pour mission de protéger les écosystèmes maritimes grâce à l’innovation — Photo : Greenov

Protéger les écosystèmes maritimes en faisant appel à l’innovation, telle est la mission que s’est assignée Greenov. Créée en 2021 par Damien Demoor, sous le statut de société à mission, la start-up nantaise de 14 salariés a été sélectionnée par le programme "Accelerator" de l’European Innovation Council (EIC), un dispositif de la Commission Européenne qui soutient des innovations de rupture. À ce titre, la jeune pousse, également accompagnée par l’incubateur Centrale-Audencia-Ensa, recevra une subvention de 2,4 millions d’euros pour finaliser la démonstration de son projet Subsea Quieter ou "silencieux des mers".

Membrane acoustique innovante

Celui-ci repose sur une membrane acoustique visant à confiner les bruits sous-marins générés par les travaux portuaires, côtiers ou encore par les installations des fondations d’éoliennes en mer afin de limiter leur impact sur les écosystèmes maritimes, comme les cétacés et les poissons. "Les travaux d’installation d’éoliennes en mer et les aménagements portuaires ont des impacts énormes sur les écosystèmes marins. Notre dispositif est dix fois plus efficace et trois à sept fois moins cher que les solutions existantes", affirme Damien Demoor, dirigeant de Greenov. Le financement obtenu auprès de l’EIC doit permettre de tester une version du Subsea Quiter en milieu réel, d’abord en Europe du Nord en 2023, puis à Saint-Nazaire en 2024, avant le lancement de la commercialisation en 2025.

Développement de 5 cleantechs

Le "Silencieux des mers" est le plus avancé, mais pas l’unique projet porté par Greenov qui développe cinq cleantechs. "Nous identifions les thématiques ayant les impacts les plus néfastes sur les écosystèmes et les moins résolus. Nous apportons une réponse dans une démarche d’innovation collaborative. Nous montons ainsi des COINs (collaboration innovation networks) pour aller chercher, le temps d’un projet, des partenaires de niveau européen, puis des financements", décrit Damien Demoor. Greenov a ainsi rejoint en octobre 2022 deux projets européens travaillant sur un "Coyote de la mer", destiné à prévenir les collisions entre navires et cétacés. La jeune pousse étudie également une version aérienne de sa membrane. Elle a signé deux contrats portant sur un système de pilotage des impacts sur l’environnement via l’intelligence artificielle. D’autres technologies visent à réduire l’impact du dragage portuaire et à réutiliser les sédiments, aujourd’hui relargués en mer, pour créer des récifs artificiels.

Sur l’ensemble de ces projets, Greenov travaille avec des acteurs industriels majeurs, tels qu’EDF EN, Equinor ou encore Bouygues, séduit par la version portuaire de la membrane, tout comme l’Institut Maritime du Québec, à Rimouski. "Nous devrions créer une filiale au Canada, à Rimouski, l’année prochaine, puis aux États-Unis", annonce ainsi le dirigeant, qui table sur un effectif de 60 salariés et un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros à l’horizon 2030. "Nous voulons devenir le leader mondial des systèmes de réduction du bruit. C’est un marché de niche, mais il croît de 25 % par an. À partir de 2024, nous créerons des entités dédiées à chaque activité, avec à la clé une ouverture du capital", conclut Damien Demoor. L’EIC pourrait investir à hauteur de 2,5 millions d’euros.

Nantes # Recherche et développement # Maritime # Levée de fonds # Innovation # International # RSE