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En pleine croissance, Alka Marine prend la vague de l’éolien en mer
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En pleine croissance, Alka Marine prend la vague de l’éolien en mer

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Alors que la France s’est fixé pour objectif de construire 50 parcs éoliens marins d’ici à 2050, Alka Marine, à Montoir-de-Bretagne, propose des services maritimes aux industriels de ce secteur. En deux ans, elle a multiplié les investissements avec l'achat de navires. Son ambition est de s’imposer sur un marché où le pavillon français est un atout au moment où l’éolien offshore est en plein boom sur nos côtes.

Audrie Jordan, Nicolas de Boer et Thibault Choquer, dans les bureaux d’Alka Marine — Photo : David Pouilloux

Investir sur un marché naissant est un pari audacieux. C’est ce pari qu’ont fait Thibaut Choquer et Nicolas de Boer, respectivement président et directeur général d’Alka Marine, toute jeune société créée à Montoir-de-Bretagne au moment où les premières fondations du parc éolien de Saint-Nazaire commençaient à être posées en 2020. "Nous venons tous les deux du secteur du pétrole et du gaz offshore, explique Thibaut Choquer, cofondateur d’Alka Marine. Mais nos activités étaient essentiellement concentrées à l’étranger, en Afrique de l’ouest. Durant le confinement, nos activités ont connu des difficultés, et l’on s’est décidé à développer une activité en France. Nous avons choisi Saint-Nazaire, alors que l’éolien se développe fortement. "

La confiance d’un géant belge

Épaulé pour son installation par deux des trois agences de développement économiques des Pays de la Loire, Nantes Saint-Nazaire développement et Solution & Co, et couvé à ses débuts par la Carene, le duo investit 2 millions d’euros en 2020 pour l’achat et l’armement d’un navire de 37 mètres et de 650 tonnes, et le baptise Alma Kappa, un nom rassemblant les deux sociétés que chacun possède : Alma Shipping et Kappa Offshore, société très tournée vers l'international. "Le géant belge de l’offshore, Deme Offshore, qui installe les mono-pieux sur lesquelles sont installées les éoliennes, nous a fait confiance, rapporte Nicolas de Boer. Notre premier navire est un remorqueur, ravitailleur et releveur d’ancres. Durant la construction du parc de Saint-Nazaire, il a servi de support logistique et de transport pour le personnel avec l’Innovation, le navire chargé d’enfoncer les pieux en acier dans les fonds marins." Grâce à un système de bouées acoustiques qui mesurait le bruit du chantier, le navire pouvait également mesurer le niveau de bruit du chantier susceptible de nuire aux cétacés marins, à trop fortes doses. Grâce à une grue, le navire a déployé ce système de 6 bouées acoustiques. Il était également capable d’effectuer des mesures bathymétriques pour cartographier les fonds marins et indiquer au navire Innovation où poser ses pieds qui lui permettent de se soulever.

Un manque de navire sous pavillon français

Face à ce premier succès, Alka Marine enchaîne les investissements. "Nous avons acheté une vedette de bathymétrie capable de lancer des robots sous-marins, puis nous avons investi dans un catamaran, un CTV, un navire de transport de personnel, qui a tout de suite été en contrat avec GE Grid, également pour le parc de Saint-Nazaire", poursuit Thibaut Choquer. Ce sera l’Alka BullShark.

"De la part des industriels de rang 1, qui veulent pénétrer le marché français, il y a une prise de conscience sur l’importance du contenu local, relate Audrie Jordan, en charge de la direction commerciale, et membre du comité de pilotage de Neopolia, le cluster des énergies marines. Il y a un manque de navire sous pavillon français sur ce nouveau marché."

Audrie Jordan, Nicolas de Boer et Thibault Choquer : Alka Marine — Photo : David Pouilloux

Le hollandais Acta Marine, qui possède une flotte de 50 navires, est d’ailleurs représenté commercialement par Alka Marine. "Ils nous ont proposé de créer une joint-venture, et nous avons dit oui", se réjouit Nicolas de Boer, qui travaille depuis dix ans avec ce géant de la mer. Résultat ? La création de "Alka marine international", et l’achat d’un quatrième navire, le Coastal Aurora, moyennant un nouvel investissement de 4, 5 millions d’euros, partagé à moitié entre chacune des parties prenantes, et le recrutement d’un équipage d’une dizaine de personnes.

Aujourd’hui, Alka Marine compte 16 salariés et réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une perspective de + 50 % pour 2023 et l’achat d’un nouveau navire. "Le pavillon français est un atout, mais la loi française est en retard, explique Thibaut Choquer. Les textes ne sont pas adaptés à ce nouveau marché de l’éolien en mer. On se heurte à des soucis administratifs. Mais nous sommes face à des personnes de bonne volonté, nous allons trouver une solution. Si on veut de l’industrie locale, il faut lever ces freins."

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