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Geodora concilie parfumerie d’excellence et exigences environnementales
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Geodora concilie parfumerie d’excellence et exigences environnementales

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Deux ans après sa création, la parfumerie Geodora a ouvert sa première boutique avant l’été, au cœur de Grasse. Entre haute parfumerie et choix écoresponsables, son dirigeant et fondateur a refusé de choisir, s’appuyant sur un territoire au savoir-faire inégalé.

Gérard Gatti a créé la marque de parfumerie Geodora en 2021 — Photo : Olivia Oreggia

Pour implanter sa première boutique, Geodora (6 collaborateurs) a évidemment choisi Grasse, berceau mondial de la parfumerie. Grassois lui-même, Gérard Gatti est pourtant tombé dedans un peu par hasard, après des études de droit et de commerce, avant d’y faire toute sa carrière. Pendant trente ans, il signe ainsi des compositions que de grands groupes, à l’image de L’Oréal ou Yves Rocher, incorporent dans leurs déodorants, lotions et autres crèmes.

Revenir à un "âge d’or"

En 2021, après trois ans de développement, il lance sa propre marque, "celle dont j’ai toujours rêvé", explique-t-il. Sur fonds propres et avec un prêt d’honneur de Réseau Entreprendre Côte d’Azur, naît donc Geodora. "Quand j’ai démarré, dans les années 80, c’était l’âge d’or de la parfumerie. On avait du temps et des budgets pour faire de très belles choses. Peu à peu, il y a eu une accélération des processus, des gens moins éduqués au parfum, moins de temps pour développer les produits et moins d’argent pour intégrer de beaux ingrédients. Nostalgique de cette époque, j’ai voulu revenir à cette parfumerie que j’adore."

Les flaconnages en aluminium utilisés par Geodora sont fabriqués par le groupe industriel grassois Tournaire — Photo : Geodora

Cette parfumerie, Gérard Gatti la veut reposer sur deux piliers. D’abord, un savoir-faire local très particulier. "Je me suis de nouveau penché sur les process grassois. Je fais des maturations des concentrés très longues, pendant trois mois avant la mise en alcool."
Les partenaires aussi sont locaux. L’alcool en question, biologique, vient d’une maison grassoise. Quant au conditionnement, en aluminium, il est fabriqué par Tournaire, spécialiste des emballages industriels depuis bientôt 200 ans. "Le flaconnage est extrêmement protecteur, ce qui est indispensable dès que l’on veut utiliser beaucoup d’ingrédients naturels et de belles matières premières. Il faut les préserver. Et il n’y a guère que les gens qui sont dans ces métiers depuis longtemps qui savent faire, souligne le dirigeant. Il est par ailleurs extrêmement léger, ce qui idéal pour l‘expédier. "

Ecoresponsable, du sourcing à l’emballage

Car c’est là l’autre pilier fondateur de la marque : "l’éco-harmonie", selon le terme de Gérard Gatti qui procède à un choix très étudié et éthique de ses ingrédients à travers le monde. Un sourcing durable en amont, un parfum sans additifs, des flacons reconditionnés dans une logique d’économie circulaire, "pas d’emballage secondaire ou tertiaire, ni boîte, ni cellophane ou cartonnage, mais un pochon en coton bio". "Jusqu’à nos savons entourés d’étiquettes compostables, ensemencées de graines de fleurs. Je veux qu’il ne reste qu’un beau sillage de parfum derrière la marque, rien d’autre." Une jolie formule mais surtout un positionnement assumé et qui lui permet de vendre à un "juste prix" des parfums de niche habituellement peu accessibles.

"Quelques autres boutiques, d’abord en Provence" devraient suivre, mais Geodora veut prendre le temps de se développer. Les produits sont vendus en ligne, sur son site, dans le centre commercial Cap 3 000 près de Nice, dans un magasin spécialisé à Bordeaux, via un distributeur au Chili, bientôt en Italie… "Nous avons également une gamme d’huiles essentielles, savons liquides et solides, 100 % d’origine naturelle, destinée notamment à l’hôtellerie de luxe."
L’entreprise ne communique pas son chiffre d’affaires mais pense le tripler cette année avant d’atteindre la rentabilité d’ici 2024.

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