Moins d’un an après avoir pris la présidence de l’entreprise familiale Fert Recyclage, Attilio Fert impulse une nouvelle dynamique, orientée vers le développement durable, l’innovation, la modernisation et la croissance. Objectif, passer d’une image de "casseur ou ferrailleur" à celui d’industriel de l’économie circulaire, devenu incontournable sur son territoire. Car, l’entreprise vauclusienne, créée en 1983, a su se hisser au rang de leader de la revalorisation de véhicules (automobiles, deux-roues, poids lourds, engins agricoles…) dans le quart sud-est de la France. "Grâce à des acquisitions stratégiques sur différents marchés, nous avons prospéré dans la collecte et le recyclage de véhicules hors d’usage et dans la collecte et valorisation des fers et métaux", explique le fils du fondateur.
Extension géographique
Aujourd’hui, ses 15 sites de revalorisation, de Valence à Carcassonne, couvrent 27 départements et totalisent 25 hectares de surface. Pour Attilio Fert, ce maillage serré du territoire constitue un avantage de taille, surtout lorsqu’il s’agit de déconstruire des véhicules en proximité avec les zones d’enlèvement. Le dirigeant n’exclut d’ailleurs pas dans un avenir proche de poursuivre cette politique de croissance externe pour étendre ainsi sa zone d’influence.
Attilio Fert se dit attentif à toutes les opportunités qui pourraient faire grandir Fert Recyclage. À terme, "notre objectif est de doubler de taille." Les acquisitions sont un levier, mais le président mise aussi sur de la croissance interne, portée par une nouvelle organisation, et une politique soutenue d’investissements. En 2022, le chiffre d’affaires a augmenté de 12 %, à 37 millions d’euros, "une progression, qui repose principalement sur le boom de la pièce de réemploi", indique le dirigeant.
Des investissements pour une croissance verte
Cette croissance, Attilio Fert la souhaite la plus durable possible pour l’ensemble du groupe. "Notre stratégie est simple. Nous voulons continuer à nous moderniser et industrialiser nos process. Nous sommes déterminés à devenir un acteur industriel fort de notre secteur et nous prévoyons d’investir 25 millions d’euros d’ici à 2027", confie Antoine Aguettant, directeur des opérations. Dès cette année, une enveloppe de 8 millions d’euros sera consacrée à la modernisation du site de Sorgues (Vaucluse), à l’achat de nouveaux matériels à Cavaillon (Vaucluse), et au renouvellement de la flotte de 10 camions. "Nous avons un vrai virage à prendre dans la manière dont on produit les pièces avec la mise en place de chaînes dédiées à la déconstruction, tout en améliorant la qualité de vie au travail", ajoute le président.
Ces investissements sont aussi là pour soutenir la politique RSE (responsabilité sociétale en entreprise) engagée depuis 2020 et récompensée en 2022 par une médaille Ecovadis de bronze. Épaulé par la Région Sud dans le cadre du programme Parcours Sud Industrie 4.0, membre de la communauté du Coq Vert, une initiative pilotée par Bpifrance, le groupe a lancé son diagnostic carbone et fait aujourd’hui "des choix de modernisation et de transformation orientés vers des solutions techniques et écologiquement durables", souligne le dirigeant.
Une nouvelle organisation
Les hommes et les femmes sont au cœur des importants changements entrepris en interne. "Héritiers d’une organisation propre à chaque site, nous avons centralisé toutes les fonctions support et les ressources au siège social du groupe, à Visan (Vaucluse). Nous avons ainsi optimisé la gestion de chacun de nos centres, qui peuvent dédier l’intégralité de leurs ressources à la production et la valorisation", explique le dirigeant. Le siège abrite désormais 50 personnes en charge de l’administration des véhicules, de la qualité, de la comptabilité, des achats, des ressources humaines, de la logistique ou encore de la politique RSE.
"Dans un avenir proche, un centre d’appels sera également créé." Tous ces collaborateurs mettent leurs compétences au service des 150 autres salariés répartis entre deux "business unit", pour davantage de lisibilité (RE/Fert et Fert Métal). Ces deux unités sont chargées de collecter 22 000 véhicules et 25 000 tonnes de matière par an. De quoi alimenter un stock de 175 000 pièces de réemploi, vendues exclusivement en ligne vers des particuliers, des professionnels, ou des distributeurs, en France et à l’étranger.
