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Face à la crise, le gouvernement présente des mesures pour accélérer les créations de logements
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Face à la crise, le gouvernement présente des mesures pour accélérer les créations de logements

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Pour relancer la production de logements, le gouvernement va simplifier des normes. D’après Guillaume Kasbarian, ministre délégué chargé du Logement, ces mesures permettront de gagner plusieurs mois sur les projets. Elles sont annoncées alors que la Fédération française du bâtiment alerte sur les difficultés du secteur, qui risque de perdre 90 000 emplois en 2024.

90 000 emplois sont menacés dans le secteur du BTP en 2024, selon la FFB — Photo : ucarer

Pour le premier jour du Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim) de Cannes le 12 mars, Guillaume Kasbarian a présenté des mesures de simplification des normes dans la construction. Les 10 mesures annoncées, d’ordre administratives, doivent permettre de "gagner plusieurs mois sur les projets" et constituent une première étape.

L’objectif du ministre délégué chargé du Logement s’inscrit "dans la logique de libération des énergies et de déverrouillage des contraintes qui pèsent au quotidien sur ceux qui veulent agir". Avec ces mesures, l’obtention des permis de construire dans les zones d’aménagement concerté et la numérisation des autorisations d’urbanisme seront accélérées. Les procédures de recours seront raccourcies.

90 000 emplois menacés dans le BTP en 2024

Ces annonces répondent en partie à une demande de la Fédération française du bâtiment (FFB). L’organisation, qui présentait sa note de conjoncture le même jour, souhaite un moratoire sur les normes et réglementations. Elle appelle aussi à profiter de l’assouplissement du marché du crédit. Selon la FFB, avec la chute des mises en chantier et des permis de construire, cumulée à la baisse des chiffres de l’emploi salarié et intérimaire, "l’entrée en récession du secteur se confirme".

Si rien ne change, 90 000 emplois sont menacés dans le secteur du BTP en 2024, selon la FFB. Le bâtiment a perdu 3 300 postes en 2023 dont 1 900 salariés et 1 400 intérimaires équivalent temps plein. Entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023, ce chiffre atteint 13 300 postes salariés et intérimaires en glissement annuel.

Des difficultés de recrutement persistent

L’intérim est le plus touché, "la baisse s’amplifie à -3,8 % en glissement annuel sur un trimestre à la fin du quatrième trimestre 2023 après -2,2 %, 1,2 % et -1,3 %. La baisse s’établit à 4 100 postes d’intérim en équivalent temps plein entre les quatrièmes trimestres 2022 et 2023", selon la FFB.

Malgré cette perte de main-d’œuvre, les difficultés de recrutement persistent. 79 % des entreprises de 10 salariés déclarent souffrir de cette problématique.

La baisse des chiffres de l’emploi s’accompagne d’un recul des créations d’entreprises estimé à 8,3 % sur trois mois à fin janvier 2024. Selon Altares, les défaillances s’envolent de 40 % sur la même période.

Un recul de l’activité moins marqué dans certaines régions

Le marché est en recul et "la situation du logement reste très dégradée". Les mises en chantier chutent de 23 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2024. Si les travaux diminuent partout, des disparités régionales apparaissent. Les reculs les plus forts concernent les régions Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Bourgogne-Franche-Comté.

Sur la même période, la baisse des permis de construire se tasse à -2,1 %. Selon la FFB, "cela s’explique seulement par l’effet de base post-réglementation environnementale 2020 dans le collectif, qui se lit en hausse de 8,6 %, alors que l’individuel continue de chuter très lourdement, à 15,8 %". Les permis de construire sont en baisse partout sauf en Bretagne, dans le Grand Est, en Occitanie, dans les Hauts-de-France et en Île-de-France.

La seule hausse d’activité concerne l’amélioration-entretien qui progresse de 2,3 % et concerne toutes les régions.

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