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Crise du logement : le Medef et la Fédération des promoteurs immobiliers demandent des mesures urgentes
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Crise du logement : le Medef et la Fédération des promoteurs immobiliers demandent des mesures urgentes

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Le patron des patrons, Patrick Martin, a pris position sur la crise du logement en apportant son soutien à la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) ce mercredi au Mipim à Cannes. Les deux organisations ont signé une déclaration commune pour demander des mesures urgentes au gouvernement.

De gauche à droite : Bruno Arcadipane, président d’Action Logement et vice-président du Medef, Patrick Martin, président du Medef et Pascal Boulanger, président de la FPI — Photo : Matthias Galante

Depuis le début de semaine, il y a de l’effervescence dans l’air au Mipim, l’un des plus gros salon mondial de l’immobilier, qui se tient actuellement à Cannes. Le président du Medef, Patrick Martin, est descendu dans l’arène, ce mercredi 13 mars, pour tirer la sonnette d’alarme sur un secteur en crise totale en France : la promotion immobilière qui représente 35 000 emplois. Une filière qui, théoriquement, impulse et finance des projets d’habitations alors que 4,5 millions de Français sont pas ou mal logés, mais dont l’état de santé, est très préoccupant.

Dégringolade jusqu’où ?

"Il y a un effet de contagion de la crise de la promotion immobilière sur l’ensemble de l’économie ! Si 100 000 emplois sont détruits dans la filière de la construction, cela aura un coût de 3 milliards d’euros pour les finances publiques… bien au-delà, par exemple de la fausse économie sur le dispositif Pinel ! (NDLR : un dispositif raboté depuis 2021)", lâche le patron des patrons venu, symboliquement et officiellement, apporter son soutien à la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Cette organisation constate, avec grande inquiétude, la dégringolade générale. Peu de projets sortent de terre et les annulations d’opérations immobilières se succèdent s’inquiète son président Pascal Boulanger : "Presque tous les jours, j’ai un adhérent en difficulté qui quitte la fédération, lance-t-il. Certains parlent de rejoindre les agriculteurs."

"En 2023, moins de 95 000 logements ont trouvé acquéreurs, soit presque deux fois moins que la moyenne annuelle d’avant Covid"

L’urgence est d’autant plus vive, argumente-t-il, que la tempête actuelle est l’une des plus graves du siècle. "En 2023, moins de 95 000 logements ont trouvé acquéreurs, soit presque deux fois moins que la moyenne annuelle d’avant Covid", plaide-t-il encore. Et la chute pourrait surtout avoir de larges conséquences. Car à travers sa chute, l’ensemble de la chaîne, entreprises du BTP, bailleurs sociaux, notaires, architectes, économistes de la construction, sont en danger estiment Pascal Boulanger, Patrick Martin mais aussi Bruno Arcadipane, président d’Action Logement et vice-président du Medef, présent lui aussi ce mercredi 13 mars à Cannes.

Crise de la demande

La situation actuelle est liée en grande partie à une perte de confiance des acheteurs, échaudés notamment par la remontée des taux d’emprunt. Les maires ont également délivré moins de permis de construire. Les stocks de logements neufs à vendre sont faibles et les rares disponibles ne trouvent pas preneurs. Un cercle vicieux. "Il y a une vraie crise de la demande mais si celle-ci repart il faudra aussi s’occuper de l’offre" disent les dirigeants du Medef et de la FPI qui ont signé, ce mercredi, une déclaration commune pour interpeller le gouvernement. Le document fait l’état des lieux peu glorieux de la situation sur fond d’avenir obscur si rien n’est fait : "Sans action des pouvoirs publics, une grave pénurie de logements va impacter durablement la capacité des ménages français à maîtriser leur destin : étudiants qui renoncent à leurs études faute de logement, salariés dans l’impossibilité d’accepter un emploi car ne trouvant pas de logement adapté à leurs nouveaux besoins, saisonniers impossibles à recruter…", pronostiquent les signataires.

Simplifier l’acte de construire

Un tableau cauchemardesque irrémédiable ? Des solutions existent, écrivent les deux organisations, comme la "simplification de l’acte de construire, la suppression de normes inutiles, des moratoires sur d’autres". "Des mesures qui ne doivent pas coûter à l’État", précise le président du Medef qui déplore, au passage, "une forme de prévention ou aversion pour l’investissement immobilier au plus haut niveau de l’État". Quoi qu’il en soit, les initiatives du gouvernement, qui a présenté le 12 mars des premières mesures pour accélérer les créations de logements, sont attendues de pied ferme : "J’ai envie de soutenir Guillaume Kasbarian (ministre délégué chargé du Logement, NDLR) et le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, lance Pascal Boulanger. Ils semblent nous entendre, mais merde (sic), il faut réagir ! Vite ! "

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