Loire-Atlantique
Face à la crise du neuf, la Scop Macoretz mise sur la rénovation
Loire-Atlantique # BTP # Conjoncture

Face à la crise du neuf, la Scop Macoretz mise sur la rénovation

S'abonner

La construction de logements neufs a dégringolé cette année. Pour faire face, la Scop du bâtiment, Macoretz, se diversifie notamment avec une nouvelle offre de rénovation énergétique globale. Grâce à la montée en puissance de cette activité, elle espère retrouver son chiffre d’affaires d’avant-crise d’ici 2026.

Xavier Lebot, directeur général de Macoretz, mise notamment sur la rénovation pour faire face à la crise du logement neuf — Photo : Macoretz

En 2023 le marché des constructions de maisons neuves a été divisé par deux dans la région. Un véritable coup dur pour les professionnels du secteur comme Macoretz, une Scop du bâtiment fondée en 1986 à Saint-Père-en-Retz, et qui compte aujourd’hui plus de 200 salariés. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires 2023 atteindre 22 millions d’euros, contre 26 millions d’euros l’année précédente. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir anticipé pour la Scop, qui diversifie ses activités depuis quelques années, en misant notamment sur l’amélioration des habitats existants.

Des changements d’organisation interne

Les premières réflexions en ce sens remontent à 2018. "Nous avions fait le constat que la rénovation serait forcément un volet important à l’avenir", confie Xavier Lebot, directeur général de Macoretz. Ces activités comprennent autant des extensions d’espaces, comme une suite parentale, que des travaux de rénovation énergétique. Ainsi, entre 2022 et 2023, le chiffre d’affaires lié à ce secteur est passé de 8 à 9,5 millions d’euros. À l’inverse, la construction de maisons individuelles, qui représentait 67 % du chiffre il y a deux ans, a chuté depuis à 40 %. "La rénovation atténue la diminution de notre chiffre d’affaires global. Malgré notre anticipation, la crise va malheureusement plus vite que nos changements d’organisation interne", souligne Xavier Lebot. Car un tel virage ne se fait pas du jour au lendemain. "Lors de travaux de rénovation, les habitants sont souvent présents. Il y a donc de nouveaux sujets en termes de comportement, et de nuisance sur place à éviter", souligne Xavier Lebot. Surtout, la polyvalence devient cruciale pour les techniciens du bâtiment, car les espaces sont réduits et le nombre de personnes sur place forcément plus limité.

Face à la crise du logement neuf qui s’annonce durable, Macoretz va poursuivre sa transformation, et ambitionne de retrouver un chiffre d’affaires de 25,5 millions d’euros en 2026. "Il y a une explosion des demandes pour notre offre de rénovation énergétique globale. Nous proposons un audit par une structure indépendante, un accompagnement sur les aides au financement, la réalisation des travaux, puis un accompagnement sur la gestion de la consommation", énumère le directeur.

Un nouveau projet autour des logements sociaux

Macoretz n’a pas peur de remonter dans la chaîne de valeurs, afin d’être proactif et dénicher de nouveaux marchés. "Nous menons des projets avec les collectivités ou des bailleurs sociaux. Par exemple, nous montons une opération en lien avec ADT 44 (service à la personne en Loire-Atlantique, NDLR) afin de construire des maisons partagées pour personnes âgées, détaille Xavier Lebot. Nous avons actuellement 25 maisons en cours pour des bailleurs". La société porte d’ailleurs un nouveau projet de rénovation énergétique des logements sociaux, avec un modèle intégrant des structures d’insertion, et misant au maximum sur des matériaux biosourcés. "Les rénovations proposées aujourd’hui tournent autour de 140 000 euros par logement. Notre offre se situe à 100 000 euros par logement rénové", détaille Xavier Lebot, en quête de bailleurs sociaux afin de les engager dans ce nouveau projet.

Loire-Atlantique # BTP # Immobilier # Conjoncture # Aménagement du territoire