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France-Lanord et Bichaton creuse les possibilités du numérique
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France-Lanord et Bichaton creuse les possibilités du numérique

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Sous l'impulsion de son dirigeant, Olivier Crancée, la PME lorraine France-Lanord et Bichaton veut explorer le potentiel des dernières innovations dans le bâtiment.

Le spécialise de la rénovation du patrimoine en menuiserie et maçonnerie s’intéresse au potentiel des technologies numériques — Photo : Philippe Bohlinger

Le spécialiste de la rénovation des monuments historiques France-Lanord et Bichaton a emboîté le pas aux grandes innovations dans la construction à l’aube du XXe siècle. Sa maîtrise des premiers bétons armés lui a ouvert l’opportunité d’ériger la plupart des monuments Art nouveau de Nancy aux côtés des architectes Majorelle, André ou Weissenburger. Un siècle plus tard, l’entreprise basée à Heillecourt (Meurthe-et-Moselle), qui réalise 11,3 M€ de CA pour 97 salariés, n’entend pas rester à l’écart des technologies de l’usine du futur. Elle explore actuellement leur potentiel pour ses deux métiers : la rénovation en taille de pierre-maçonnerie et la rénovation des menuiseries.

Reprise en 2000 par Olivier Crancée associé à Claude Marin et Thierry France-Lanord, actionnaire minoritaire, l’entreprise a travaillé sur des monuments emblématiques du patrimoine régional : Château des Lumières à Lunéville, Basilique de Saint-Nicolas-de-Port ou encore du Palais des ducs de Lorraine à Nancy. Confrontée ces dernières années à la baisse drastique des finances des collectivités territoriales, elle a dû s’adapter : « Notre volume d’activité lié aux appels d’offres publics a chuté de 80 à 40 % en l’espace de quatre ans », évalue Olivier Crancée, son président.

Données numérisées

L’entreprise a compensé cette baisse en se tournant vers le marché privé en Lorraine et en Ile-de-France. Elle a réalisé notamment les menuiseries intérieures de l’hôtel de Crillon, du palace 5 étoiles Royal Monceau, de l’hôtel particulier Lambert, etc. Pour que ces clients de prestige puissent se projeter dans leurs futurs aménagements intérieurs, son bureau d’études planche actuellement sur un outil de réalité augmentée. Une version bêta a été testée en février, après deux ans de développement avec la plateforme collaborative Micado à Charleville-Mézières et un studio de visualisation 3D.

Concrètement, l’interface superposera sur l’existant des éléments calculés en temps réel par un système informatique. « Nous sommes dans une vue 3D dynamique, autrement dit le client doit pouvoir se mouvoir dans l’espace. C'est un challenge, car nous souhaitons en parallèle conserver un niveau de rendu satisfaisant dans les détails », pointe Olivier Crancée.

En maçonnerie, France-Lanord va s’attaquer à la rénovation de la porte Désilles à Nancy, après avoir "rafraîchi" la plupart de ces portes historiques qui quadrillent le centre-ville. Parallèlement, elle sonde le potentiel de la maquette numérique, ou BIM (Building information modeling), qui révolutionne actuellement la manière de construire. Ce processus intelligent basé sur des modèles 3D vise à simplifier la planification, la conception, la construction et la gestion des bâtiments et des infrastructures. La société nancéienne est associée à une commission BIM du groupement national des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH). « La restauration prochaine d’un château en Ile-de-France en BIM va nous permettre de voir en quoi cette méthode peut être adaptée à nos métiers », livre Recep Yildirim, responsable d’exploitation.

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