Marine Pescot, Costarmoricaine de 32 ans originaire de Brest, a de l’ambition pour Eqolux, sa plateforme de produits durables et responsables à destination des hôtels et plus globalement du secteur des Cafés hôtels et restaurants (CHR). Si la marketplace mise en ligne en avril 2022 ne compte encore qu’une dizaine de fournisseurs et vient de réaliser ses premières ventes avec les commandes d’un groupe de 18 hôtels, son développement pourrait être rapide. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui se rémunère grâce à une commission sur les ventes, devrait atteindre 14 000 euros en 2022, et pourrait s’élever à 650 000 euros en 2023 et 2 millions d’euros l’année suivante, suivant le prévisionnel de la dirigeante.
Levée de fonds
Pour atteindre ces objectifs très ambitieux, la société qui compte également Sylvio Sorel comme associé, est en cours de levée de fonds sous la forme de BSA - Air (bons de souscription d’actions dont la réalisation est différée et conditionnée à une levée de fonds postérieure) jusqu’en septembre. Le ticket d’entrée est fixé à 5 000 euros. 50 000 euros sont attendus. En juin 2023, elle lancera une deuxième levée en espérant atteindre une somme comprise entre 500 000 euros et 1 million d’euros.
Dès 2025, Marie Pescot prévoit l’ouverture d’Eqolux dans les pays européens limitrophes puis en 2030, l’extension de la marketplace à d’autres secteurs d’activité comme la santé, l’agroalimentaire, les fournitures de bureau… La jeune femme, admirative du système mis en place par Amazon, imagine même pour 2040, le développement de sa propre logistique et service de livraison.
Sourcing local
C’est l’expérience, riche, de Marine Pescot qui l’a menée à ce projet. Après avoir travaillé à Paris et Eindhoven dans le domaine de la transformation digitale et le e-commerce, entre autres, la Costarmoricaine participe en 2020 à l’aventure Racing for the oceans, une structure qu’elle crée avec le skipper Benoît Formet pour financer la participation à la mini-transat de ce dernier. L’expérience se prolonge en activité de conseils pour les hôtels voulant se débarrasser des plastiques à usage unique dans leur établissement et, plus largement, devenir plus eco-friendly.
La crise sanitaire, qui a entraîné l’arrêt des CHR pendant les confinements, rebat alors les cartes des priorités de l’entrepreneuse. Mais Marie Pescot veut aller plus loin et offrir, au-delà du conseil, des solutions. Elle part donc sur un nouveau projet en créant Eqolux. "Avec Eqolux, nous proposons un sourcing local à l’échelle globale, explique la jeune femme. Nos algorithmes permettent de suggérer à n’importe quel CHR des produits locaux grâce à la géolocalisation. Le sourcing est notre challenge majeur, il faut qu’il soit le plus exhaustif et étendu géographiquement possible." Les produits doivent être durables, issus de l’économie raisonnée et pérenne mais pas forcément zéro déchet, ce qui, assure la jeune femme, "est impossible à grande échelle."
La plateforme d’e-commerce se rémunère en prenant 10 % de commission sur les transactions pour les 100 premiers fournisseurs, puis 15 % ensuite.
Si l’accès au site est gratuit, tant pour les vendeurs que les acheteurs, Eqolux va proposer dès 2023 des abonnements, qui devraient commencer à 9 euros par mois. Ils comprendront, par exemple, un service client dédié et une aide à la création de compte pour les clients, un système de traduction des annonces dans d’autres langues pour les fournisseurs, etc. L’installation de la plateforme au sein même des systèmes d’exploitation des établissements hôteliers est un autre axe de développement de la jeune entreprise.
