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En Lorraine, Dream Energy recharge des véhicules grâce à l’hydroélectricité 
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En Lorraine, Dream Energy recharge des véhicules grâce à l’hydroélectricité 

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Les trois stations de recharge pour véhicules électriques ouvertes en ce début d’année à Nancy et Pont-à-Mousson par Dream Energy présentent l’originalité d’être alimentées en électrons renouvelables via la microcentrale hydroélectrique de Baccarat (Meurthe-et-Moselle).

Les 20 microcentrales de Dream Energy, ici à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle, auront produit plus de 20GWh d’électricité en 2023 — Photo : Philippe Bohlinger

La transition climatique relance les petites centrales électriques qui turbinent l’eau des rivières. Dream energy, filiale du promoteur Artea, spécialiste de l’immobilier bas-carbone, décline en Meurthe-et-Moselle un modèle original : les électrons renouvelables produits par sa microcentrale hydroélectrique de Baccarat alimentent des stations publiques de recharge rapide pour véhicules électriques. Ce mois de janvier 2024, l’entreprise a en ouvert trois nouvelles, totalisant six bornes chacune, à Laxou et Frouard, dans l’agglomération de Nancy, ainsi qu’à Pont-à-Mousson.

"La centrale de Baccarat a été mise en service en 1927 pour répondre aux besoins de la cristallerie. Comme beaucoup de petites installations hydroélectriques de cette génération, elle est ensuite passée dans le giron de propriétaires privés, aujourd’hui âgés, qui revendait l’électricité produite à EDF", éclaire Baptiste Roy, responsable production et fourniture d’électricité chez Dream Energy.

Artea, un groupe côté de 160 salariés (78 millions d’euros de CA en 2022) a fait entrer la centrale lorraine dans le portefeuille de sa filiale il y a trois ans. Fondée en 2007, aujourd’hui en fort développement, cette dernière compte 20 petites centrales hydroélectriques en France dont deux autres dans la région Grand Est, à Ménil (Vosges) et Carignan (Ardennes).

Les turbines de Baccarat (500 kilowatts) ne sont pas reliées aux stations de recharge par un réseau propre. "Pour acheminer cette énergie verte, nous utilisons le réseau public de transport d’électricité d’Enedis", précise Baptiste Roy. En effet, Dream Energy a acquis une licence de fournisseur d’électricité lui ouvrant la possibilité de valoriser les électrons dans ses bornes de recharge ou encore les actifs immobiliers de sa maison-mère. Lauréate en 2023 de l’appel à projets "soutien au déploiement de station de recharge pour véhicules électriques" de France 2030, la société prévoit d’en déployer 300 dans les prochaines années.

Prix stables à la borne

"L’avantage d’être producteur, mais aussi fournisseur d’électricité, c’est que nous maîtrisons la provenance de l’énergie que nous distribuons dans nos stations. Par ailleurs, nous ne sommes pas soumis aux fluctuations de prix subies par les opérateurs traditionnels", détaille Nathan Dubois-Stora, directeur du développement de Dream Energy.

Les petites centrales alimentent le réseau de stations de recharge de l’entreprise pour environ 10 % de leur production. L’essentiel de leurs électrons – plus de 20 GWh en 2023, soit la consommation annuelle d’une ville de 10 000 habitants – est revendu via des obligations d’achat ou des contrats à longs termes.

À Baccarat, le bâtiment d’exploitation, les deux turbines et le barrage ne nécessitaient par chance pas de lourds travaux. Toutefois, poursuit Nathan Dubois-Stora, la production d’énergie hydroélectrique implique "un savoir-faire dans le repowering des centrales vétustes", autrement dit des opérations de génie civil, de création de nouvelles vannes ou encore de remplacement d’installations électriques. C’est pourquoi Dream Energy a fait entrer en 2022 dans son giron deux sous-traitants disposant de l’expertise nécessaire : les haut-saônois EMJ et AIS Energies (41 salariés au total).

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