Créé à l’initiative de la Région au sein de Bretagne Développement Innovation (BDI), le cluster Bretagne Ocean Power (BOP) rassemble plus de 200 entreprises bretonnes positionnées sur l’ensemble de la chaîne de valeur des projets d’énergies marines renouvelables. "Il s’agit principalement de PME et de TPE qui ont parfois du mal à bien identifier les projets et les clients car les montages de ce type de projet sont complexes", explique Philippe Thieffry, chef de mission de BOP. Et c’est justement pour cette raison qu’il a invité les acteurs bretons de la filière EMR à sa journée annuelle d’information, jeudi à Brest.
De forts besoins en maintenance avec la mise en service d’Ailes Marines
Les échanges ont notamment porté sur la mise en exploitation d’Ailes Marines, le parc éolien de Saint-Brieuc. "Avec cette mise en service, la région est en train de passer à la phase de production, ce qui induit de nouveaux besoins très concrets en termes de services de maintenance, et donc des opportunités directes pour les entreprises bretonnes", poursuit Philippe Thieffry. À l’image de RES Group, installé à Morlaix et venu partager son expérience. "Nous avons été à l’origine du développement du parc de Saint-Brieuc il y a plus de dix ans, et nous réalisons aujourd’hui sa maintenance : la boucle est bouclée", se félicite Martin Lemaistre, directeur général de RES Services qui emploie sept personnes à Morlaix.
Montée en puissance de la construction et de l’assemblage
RTE était également présent pour présenter sa recherche d’expertises dans le cadre de sa mission de raccordement des futurs parcs éoliens en France. Ainsi que BrestPort, venu révéler sa feuille de route et ses projets en lien avec les EMR : de l’éolien en mer posé et surtout flottant, de l’hydrolien et du houlomoteur vont ainsi être développés sur les 40 hectares du terminal EMR, dont les aménagements se poursuivent. Prototypes de flotteurs, reprise des activités sur des mâts par l’entreprise Haizea… BrestPort veut également séduire les développeurs de parcs nationaux et internationaux qui pourraient être intéressés par sa localisation.
"Pendant les dix prochaines années, nous aurons l’équivalent de deux parcs éoliens de Saint-Brieuc à construire, et ce uniquement en France", retrace Christophe Chabert, le président du directoire de BrestPort. "Les besoins en termes d’infrastructure et d’expertise sont donc énormes, et nous devons nous préparer dès aujourd’hui à absorber ce choc de construction pour répondre aux besoins de décarbonation de notre production électrique. Nous avons actuellement la capacité d’accueillir une vingtaine d’éoliennes par an, mais nous allons devoir en accueillir davantage dans les années à venir, ce qui implique notamment de créer de nouveaux espaces d’accueil et de soutenir les industriels de la filière. C’est tout l’écosystème qui doit se préparer à cette montée en puissance, et c’est en jouant collectif qu’on arrivera à relever ce défi".
