Le groupe hispano-germanique confirme qu'il a interrompu le programme de développement de la turbine 8 MW porté par Adwen, l'ex-co-entreprise entre Areva et Gamesa. Une décision attendue que le P-dg de Siemens Gamesa Renewable Energy France, Filippo Cimitan, justifie par une nécessaire recherche de compétitivité.
Pas de rupture technologique majeure
En abandonnant la fabrication de la turbine AD8 développée par Adwen, Siemens Gamesa fait le choix de se focaliser sur son propre produit, la D8, issue d'une technologie éprouvée. Sa turbine D6 (6 MW) est déjà certifiée, et la D7 est en cours de certification. Actuellement en phase prototype, la D8 ne nécessite donc pas de rupture technologique majeure pour l'industriel, insistent les partenaires.
Un changement "rassurant"
Annoncé au consortium piloté par Engie au début de l'été, ce choix industriel a été validé mi-septembre par l'Etat. "Il n'y a pas de remise en cause du projet", assure Gwennaëlle Huet, la présidente d'EMDT. "Tout est conforme au plan industriel annoncé par les lauréats en 2014". Ce changement serait même plutôt de nature à "rassurer" les différents partenaires du projet, explique-t-elle. En effet, Siemens Gamesa confirme dans le même temps sa volonté de construire les deux usines de pales et de nacelles au Havre prévues dans le dossier d'appel d'offres. Selon Christophe Leblanc, directeur du développement d'EMDT, le calendrier ne devrait pas être affecté par cette décision: « nous attendons une enquête publique dans le courant du premier trimestre 2018 ».
Quant à l'avenir d'Adwen et de ses développements en cours, il reste aujourd'hui en suspens. Siemens Gamesa annonce en effet une revue de détail de son portefeuille produits qui doit être dévoilée mi-novembre. Seule certitude, la production en série de la turbine AD8 "n'est à ce jour plus d'actualité", confirme Filippo Cimitan.