Maxime Stoffelbach et Louis Pluvinage, 42 ans à eux deux, sont persuadés que la meilleure façon d’apprendre est encore… d’entreprendre. Et c’est en partant d’une problématique concrète touchant notamment les étudiants qu’ils se sont lancé dans leur projet entrepreneurial : celle du développement exponentiel du marché du CBD, avec une multiplicité de produits et une absence de traçabilité laissant parfois le consommateur désarmé. Pour sécuriser ce dernier, leur place de marché, développée sous forme d’application mobile, allie traçabilité et dimension communautaire.
Un second tour de table en cours
Les deux jeunes entrepreneurs ont pu concrétiser leur projet grâce au programme d’accompagnement de l’incubateur de l’École de management de Strasbourg, La Ruche à Projet. En 2022, ils se sont vu décerner le trophée Let’s Jump Awards. "L’intérêt soulevé par notre projet nous a alors ouvert les yeux sur ses potentialités", indique Maxime Stoffelbach. En une année, les créateurs effectuent un virage à 180 degrés, pour passer d’un simple site de référencement à une véritable place de marché se rémunérant sur chaque opération de vente. Elle compte aujourd’hui quelque 70 marques, du petit producteur à la grande franchise, un panel élargi qui a permis à MyCbdApp, portée par la SAS MS Development, de se faire une place dans le secteur du CBD.
Leur start-up, créée en mai 2022, a bénéficié d’une bourse de la Région Grand Est et du programme Tango & Scan de l’Eurométropole de Strasbourg, qui a permis de développer un système de traçabilité basé sur la blockchain. Elle a effectué une première levée de fonds de 150 000 € en décembre 2022, auprès d’un investisseur privé. Un deuxième tour de table d’un montant de 1 à 2 millions d’euros est en cours de négociation auprès de business angels et de Bpifrance.
Étudiant entrepreneur, un statut parfois mal-aimé
Les deux associés ambitionnent en effet de recruter 6 à 7 personnes dans les deux ans à venir, notamment un développeur, un commercial ainsi qu’un community manager. La start-up emploie aujourd’hui un alternant pour assurer son développement. Louis Pluvinage est toujours étudiant à l’École de Management de Strasbourg. Quant à Maxime Stoffelbach, il a dû arrêter ses études après l’obtention, l’an dernier, d’un BTS en gestion de projets, faute d’obtenir le statut d’étudiant entrepreneur au sein de son école. Il intervient désormais pour la start-up en tant qu’autoentrepreneur, mais ne désespère pas d’intégrer un master l’année prochaine.
MyCbdApp devrait à court terme intégrer la "starter class" de Semia. Les six mois de test de l’application ont d’ores et déjà permis d’attirer un millier de clients. La start-up espère ainsi générer 40 000 à 60 000 opérations en 2024. "On a reçu 250 demandes de référencement mais pour assurer un sourcing de qualité, on se limite à 70 vendeurs. L’objectif est de proposer une large gamme de produits français et de privilégier la qualité à la quantité", précise Maxime Stoffelbach. Les deux tiers des ventes assurées sur la plate-forme concernent les fleurs et 20 % des huiles et des baumes. Une utilisation "bien-être" qui a tendance à se renforcer et élargit la typologie des clients de cette version légale du cannabis.
