Sovec s’apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire. Concevant, réalisant et assurant la maintenance des installations électriques des entreprises, cette ETI familiale de Hindisheim, dans le Bas-Rhin, affiche 53 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 330 collaborateurs.
Fondée par Roland Reeb en 1975, elle s’apprête à fêter ses 50 ans l’an prochain. Mais les deux enfants du créateur, décédé en 2002, aux manettes de la holding Sovec, Renée et Dominique Reeb, sont sans héritiers. Plutôt que de céder l’entreprise à un actionnaire extérieur, ils ont fait le choix d’ouvrir le capital de l’ETI alsacienne à ses salariés.
"Esprit de famille, bienveillance sans complaisance"
Les parts de l’aînée de la fratrie, Renée Reeb, soit 40 % du capital, ont ainsi été transmises à huit cadres de l’entreprise : Fabrice Comartin (gérant Sovec Nord Alsace), Christine Harter (DRH), Julien Haven (directeur des opérations), Hervé Pfleger (directeur commercial), Isabelle Reboursin (directrice des achats), Sylvia Rohmer (DAF), Nicolas Tete (directeur des agences du Haut-Rhin) ainsi que Nicolas Lintz qui dirige l’entreprise depuis 2008. Ils ont été accompagnés dans l’opération de reprise par le Crédit Mutuel à hauteur de 1,5 million d’euros sous forme de prêt.
"Nous nous engageons dans l’esprit des fondateurs, nous souhaitons conserver cet esprit de famille, de bienveillance sans complaisance", résume Nicolas Lintz.
Dans un second temps, la reprise complète des parts, incluant celles de Dominique Reeb (les 60 % restantes), pourra être envisagée, dit-il. "Nous pourrons faire entrer d’autres salariés au capital à ce moment-là", projette déjà Nicolas Lintz.
"Un rôle à jouer dans la transition énergétique"
Pour l’heure, l’entreprise poursuit sur sa lancée, peu affectée par la crise du logement neuf (qui représente 15 % du chiffre d’affaires) selon le dirigeant. Avec un exercice 2023 plus qu’honorable, l’entreprise a bénéficié de la baisse de l’inflation. "Le carnet de commandes 2024 est tout à fait correct", signale Nicolas Lintz, qui entrevoit de belles marges de progression dans les années qui viennent : "Nous avons un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique qui va nous ramener de la valeur ajoutée", envisage-t-il.
"Le facteur limitant, dans l’immédiat, tient plutôt à la difficulté à attirer des jeunes dans nos métiers", constate le dirigeant qui regrette que la soixantaine de postes ouverts ne soit pas plus rapidement pourvue.
