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Dans le Finistère, les travaux publics portés par le tram brestois et la transition écologique
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Dans le Finistère, les travaux publics portés par le tram brestois et la transition écologique

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Avec les travaux du tramway qui démarrent à Brest, les entreprises de travaux publics auront une vitrine de choix pour leur activité. Mais la fédération des travaux publics du Finistère se veut attentive à ce que d’autres travaux se fassent sur l’ensemble du département pour permettre à toutes les entreprises de travailler.

Les entreprises de travaux publics dépendent à 50 % de la commande publique — Photo : FNTP 29

Avec le début des travaux de la seconde ligne du tramway brestois et de la ligne de bus à haut niveau de service, le carnet de commandes des entreprises de travaux publics finistériennes devrait être rempli pour les années à venir. "C’est une formidable vitrine. Il ne faut cependant pas que ce chantier soit l’arbre qui cache la forêt, tempère Pierre Cariou, le président de la fédération des TP du Finistère (FNTP 29, 249 entreprises adhérentes). Toutes les entreprises finistériennes n’auront pas de lots et, même si elles en ont, il faudra d’autres commandes. Aucune société ne peut rester mono client. De plus, certains lots comme le rail concernent clairement des acteurs européens et non locaux. Il ne faut pas oublier les autres territoires en dehors de Brest."

Visibilité à quatre mois

La période de mi-mandat des communes est propice aux travaux. "La profession dépend à 50 % de la commande publique. Nous serons attentifs au niveau de l’investissement local qu’il y aura d’ici 2026", indique le président. L’activité du premier semestre 2023 a révélé des disparités selon les territoires et les spécialités : "Les tensions inflationnistes sur les coûts de production persistent et le montage des dossiers et l’acceptabilité des projets sont de plus en plus compliqués", souligne Pierre Cariou.

Le ralentissement du marché des logements neufs impacte également indirectement les travaux publics via un manque de chantiers de terrassements, de voiries et de mise en place de nouveaux réseaux. "La visibilité du carnet de commandes est aujourd’hui de 4 mois seulement", ajoute le président de la FNTP 29.

Pierre Cariou, président de la FNTP 29 — Photo : Isabelle Jaffré

En 2021 (derniers chiffres disponibles), le chiffre d’affaires de la filière en Finistère s’élevait à 506 millions d’euros. Pierre Cariou table sur une tendance stable en 2022 et pour 2023, en raison des signaux contraires. "L’inflation, la loi sur le zéro artificialisation des sols et le manque de visibilité en général rendent les donneurs d’ordres (communes, conseil général, entreprises privées) prudents. Même si l’État encourage notamment les communes à investir."

Les TP au cœur de la transition écologique

Les carnets de commandes des entreprises sont notamment remplis grâce aux chantiers liés à la transition écologique : rénovation des réseaux d’eau, pistes cyclables, réhabilitation de friches, etc. "Les choix et investissements d’aujourd’hui pèseront de façon considérable sur l’empreinte carbone demain. Les TP travaillent depuis longtemps déjà en économie circulaire et plus particulièrement pour le recyclage et le réemploi de matériaux sur les chantiers comme le bitume, par exemple", cite le président de la FNTP 29.

Ce dernier souhaite cependant un coup d’accélérateur, notamment au niveau des appels d’offres. "Nous sommes parfois bloqués pour proposer des alternatives meilleures pour l’environnement car il n’est pas possible de les inclure dans nos dossiers. Les appels d’offres sont très réglementés, mais on commence à les voir évoluer. Le Conseil général du Finistère a par exemple monté à 20 % la part de l’impact environnemental dans ses critères de jugement des dossiers", se réjouit-il.

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