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Coronavirus : les activités internationales de WeatherForce au ralenti
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Coronavirus : les activités internationales de WeatherForce au ralenti

La start-up toulousaine WeatherForce, spécialisée dans la création d'indicateurs météorologiques notamment pour l'agriculture, doit intervenir auprès de la filière coton en Côte d’Ivoire. Mais la mise en œuvre de cet appel d'offre fraichement remporté, tout comme d'autres projets en cours en Amérique du Sud et en Europe, est fortement ralentie par la crise sanitaire du coronavirus.

Les deux cofondateurs de WeatherForce Pascal Venzac (directeur général) et Christine David (présidente), et Julien Soursou (associé et directeur technique) — Photo : WeatherForce

Créée à Toulouse en 2016, la start-up WeatherForce (20 collaborateurs ; CA 2019 : 509 000 €) a conçu une technologie d'« intelligence météorologique » qui permet de fournir des informations météo à des utilisateurs publics et professionnels. Plus précisément une plateforme qui agrège des données climatiques issues d'objets connectés, de réseaux de stations des services météo nationaux ou encore de satellites. Pluviométrie, température, humidité ou couverture nuageuse sont ainsi traités par les data scientists de Weatherforce qui, à l'aide d'algorithmes spécifiques, créent des indicateurs et des modèles de prédiction sur le risque d'apparition d'un nuisible ou encore la date optimale pour planter et récolter une denrée.

Freinés par l'interdiction de déplacement

WeatherForce vient d’être sélectionné dans le cadre d’un appel d’offres de la Banque Mondiale pour intervenir auprès de la filière coton en Côte-d’Ivoire. La société dispose notamment d’une enveloppe de 45 000 euros pour fournir, en partenariat avec la Sodexam, le "Météo France" ivoirien, des indicateurs prédictifs essentiels à la filière. Mais c'était sans compter la crise sanitaire du coronavirus qui ralentit fortement le développement du projet.

« La plateforme est dans le cloud donc tous nos salariés télétravaillent sans problème, commente Christine David, présidente de WeatherForce. Notre plus gros souci réside dans l'interdiction de déplacement. Nous avons par exemple dû organiser à distance avec la Côte d'Ivoire l'atelier de co-création de l'outil qui nous permet de lancer le projet ». Cette étape réalisée, la start-up a pu lancer le calcul des indicateurs et l'élaboration leur visualisation.

Les prises de décision retardées

Par ailleurs, WeatherForce venait de signer un contrat avec le Burkina Faso. La société travaille aussi avec le Pérou sur un projet financé par l’Agence spatiale européenne afin de promouvoir les applications spatiales auprès notamment des grands producteurs agricoles locaux. L'entreprise souhaiterait avancer de la même manière qu'avec la Côte d'Ivoire, mais l'activité à l'international est indéniablement ralentie.

« En Europe, nos deux principaux types de clients sont impactés : l'agriculture est sous tension et la cosmétique subit la fermeture forcée des magasins, observe Christine David. Le contexte retarde inévitablement les prises de décision, et le plus difficile est de ne pas savoir combien de temps cela va durer ». WeatherForce, qui a levé 420 000 € début 2020 auprès d’investisseurs privés et de Bpifrance, projette tout de même un deuxième tour de table plus important en 2021. Cette opération devrait lui permettre, une fois sortie de la crise actuelle, de parfaire la structure technologique de sa plateforme et de booster son développement à l’international.

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