Les recettes internationales du tourisme français ont atteint un niveau record en 2022
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Les recettes internationales du tourisme français ont atteint un niveau record en 2022

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Le tourisme français peut avoir le sourire. Avec la fin des restrictions sanitaires, le secteur a engrangé, l’an dernier, un montant record de recettes en provenance des visiteurs étrangers, selon Atout France. Et 2023 part déjà sur de très bonnes bases… à moins que l’inflation ne vienne contrarier les plans des voyageurs, à commencer par les Français eux-mêmes.

Les touristes étrangers se sont allégés de 57,9 milliards d’euros lors de leur passage en France, l’an dernier. Un montant record qui dépasse de 2,1 % son niveau d’avant-coronavirus — Photo : Olivia Oreggia

Le tourisme a repris des couleurs en 2022. Et les voyants pourraient bien continuer de repasser au vert au cours des prochains mois, dans la lignée du redressement spectaculaire entamé l’an dernier, se félicite Atout France, dans son dernier point de conjoncture.

Les voyageurs étrangers dépensent comme jamais

Libéré du coronavirus, délivré des restrictions sanitaires, le secteur a tout simplement "renoué avec les standards d’avant-Covid", souligne l’étude. Un rattrapage porté, pour l’essentiel, par les voyageurs étrangers : les recettes internationales engrangées en 2022 par l’Hexagone se sont élevées à 57,9 milliards d’euros - un montant record, 2,1 % au-dessus du niveau atteint avant la pandémie, en 2019, applaudit l’agence publique.

La performance s’avère d’autant plus exceptionnelle qu’elle a été signée en l’absence (ou presque) des visiteurs asiatiques : les sommes déboursées par les Chinois et les Japonais affichent encore un retard de, respectivement, 72 et 62 % par rapport à l’avant-coronavirus ! Tout l’inverse des clientèles européennes (Belges en tête, +23 %) et américaines (+35 % pour les États-Unis), de retour en force dans le pays.

Deux bémols tout de même. D’abord, l’inflation n’est pas étrangère à ce résultat historique. La hausse généralisée des prix a "mécaniquement" gonflé les recettes, reconnaît ainsi Atout France, sans toutefois chercher à mesurer l’ampleur de ce renchérissement artificiel. Par ailleurs, en dépit de son record, l’Hexagone fait moins bien que l’Espagne, et ses 64,8 milliards d’euros, emmagasinés en seulement onze mois.

Les touristes français se font bien plus discrets

Qu’importe : dans une année où le déficit commercial a atteint des sommets, le tourisme peut se targuer d’avoir un peu rééquilibré la balance, avec un excédent de 14,3 milliards d’euros (soit 9,2 Md€ de plus qu’en 2021). Un surplus permis aussi par des Français moins dépensiers à l’étranger (-1,5 Md€ sur trois ans)… mais aussi moins voyageurs dans l’Hexagone.

C’est le principal point noir de ce bilan : le tourisme domestique est "encore en léger retrait" par rapport à son niveau d’avant-coronavirus. Ainsi, sur les onze premiers mois de l’année, le "taux de départ" vers une destination métropolitaine, à 23,2 %, reste en recul de 0,2 point. Les nuitées, elles, affichent un déficit de 4,8 % sur la même période. En la matière, aucune zone géographique ne parvient à retrouver un volume comparable à 2019 - seul le littoral urbain s’en approche le plus (-0,8 %). Atout France y voit la conséquence d’un goût retrouvé des habitants pour les voyages internationaux, à la faveur de la levée des restrictions sanitaires. Mais aussi une question "de pouvoir d’achat, dans un contexte d’inflation".

Les perspectives s’annoncent prometteuses dans l’hôtellerie

Faut-il, dès lors, craindre un nouveau retournement de situation en 2023, alors que la flambée des prix semble persister ? Pas le moins du monde, en tout cas à court terme, répond Atout France. Elle en veut pour preuve le redressement régulier du trafic aérien et, surtout, les réservations déjà enregistrées dans l’hôtellerie.

Les établissements sortent d’une période ambivalente, avec un taux d’occupation, certes, toujours atrophié l’an dernier (-4,4 points, comparé à 2019), mais des revenus par chambre et des prix moyens largement stimulés par le retour des clientèles internationale et d’affaires (+7 et +14 %, respectivement).

Comme le laissait entendre récemment la ministre Olivia Grégoire, la suite s’annonce des plus prometteuses : les réservations sur trois mois, jusqu’en avril, sont "en avance de 7 points" sur un an. Autrement dit, le tourisme peut espérer mieux démarrer 2023 que sa devancière, affectée par le variant Omicron, et ainsi s’assurer enfin douze mois d’activité pleine et entière sans anicroche. De quoi annoncer "de belles performances pour l’ensemble de la filière dans les prochains mois, se réjouit Atout France… sauf incident géopolitique majeur". Un an après le retour surprise de la guerre aux portes de l’Europe, les acteurs du tourisme ont appris à rester prudents.

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