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Coronavirus : la Chocolaterie de Puyricard rouvre ses boutiques pour Pâques
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Coronavirus : la Chocolaterie de Puyricard rouvre ses boutiques pour Pâques

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À la veille d’une période essentielle de son activité, Pâques, la Chocolaterie de Puyricard rouvre ses boutiques et développe le drive. 25 % du chiffre d’affaires de l’entreprise est en jeu.

Tanguy Roelandts, dirigeant de la Chocolaterie de Puyricard — Photo : D.R.

Pâques 2020 tombe le 12 avril. En plein confinement. Cette fête religieuse représente, avec Noël, une date essentielle pour les chocolatiers et notamment pour la Chocolaterie de Puyricard, dirigée par Tanguy Roelandts et sa fille Solène, pour laquelle Pâques représente près de 25 % de ses 9,3 millions d’euros de chiffre d’affaires (Noël en représente près de 50 %).

L’entreprise, à l’arrêt depuis le 16 mars, va rouvrir ses boutiques à partir du mercredi 1er avril. « Nos équipes de production sont en chômage partiel depuis le confinement, hormis les équipes qui assurent les préparations de commande pour le site et la livraison de nos boutiques. Quelques salariés sont en télétravail, mais cela ne s’improvise pas du jour au lendemain et les boutiques ont été fermées pour jouer la carte du confinement. L’organisation est actuellement assez complexe car la situation évolue tous les jours. Nous recevons régulièrement des arrêts maladie… », confie Delphine Maraninchi, chargée de communication au sein de l’entreprise, qui ajoute : « une grande partie de la production avait été réalisée avant. Vu les circonstances, nous avons sûrement déjà surproduit… »

Des drive dans certaines boutiques

La Chocolaterie de Puyricard, créée en 1967 par Marie-Anne et Jean-Guy Roelandts, les parents de l’actuel PDG, compte 20 boutiques, pour la plupart situées en Provence, mais également à Toulouse et Paris et emploie 124 salariés.

"Quand nous avons commencé à entendre parler du Coronavirus en Chine, nous ne nous sommes que peu soucié de ce problème, puisque nous ne faisons que peu d'export. Quand la crise a gagné l'Italie, nous étions déjà en train de préparer la production pour les fêtes de Pâques. Le nez dans le quotidien, nous ne pensions pas que tout serait également bloqué en France", raconte Solène Roelandts, directrice de l'entreprise, qui poursuit : "Quand les règles se sont finalement durcies, les 12, 14 et 16 mars, là les choses sont devenues compliquées. Mon père, qui est également le PDG de la société, est parti loin en vacances bien avant que tout cela ne commence. Je me suis donc retrouvée seule face à cet événement d’une ampleur nationale et internationale, sans information claire, avec des annonces gouvernementales qui changent sans cesse. Nous avons finalement mis en chômage partiel près de 65% de nos CDI et l'ensemble des saisonniers afin de ne garder qu'une personne dans les boutiques et le moins de monde possible à la chocolaterie, au maximum une dizaine de personnes dans 2000 m²".
Depuis le confinement, les ventes en ligne de la chocolaterie ont connu une nette croissance. « Nous avons rapidement mis en place des livraisons à domicile afin de pallier la fermeture des boutiques, mais petit à petit ces services de distribution se sont arrêtés ou se sont positionnés sur des biens plus essentiels à plus fort volume. Nous avons donc mis en place des règles sanitaires strictes dans les boutiques et des formules drive pour celles qui disposent d’un parking assez grand », explique la responsable de la communication.
Toutefois, la dirigeante regrette les annonces mensongères du gouvernement. "Bruno Le Maire a annoncé qu'aucun salarié ne perdra un centime. Pourtant, les salariés n’auront que 84% de leur salaire net au chômage partiel et ceux en arrêt de travail pour garder les enfants auront une carence de 7 jours de la complémentaire. Ces 84% sont payés par les entreprises, pour être un jour remboursés par l'Etat. Mais quand ?", conclut Solène Roelandts.

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