Lutter contre l’hégémonie des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) en apportant de la visibilité et des parts de marché à ses clients e-commerçants, Coora le faisait déjà au travers de son travail quotidien d’agence spécialisée dans le référencement payant. Depuis janvier, la PME stéphanoise (12 salariés ; 600 000 € de CA en 2021) a décidé d’aller encore plus loin en lançant Shopetic.
"C’est une place de marché écoresponsable où les vendeurs se sont engagés au travers d’une charte qui permet d’identifier des produits qui répondent à des critères précis baptisés Etictos", explique Raphaël Condamin, dirigeant fondateur de Coora et de sa société sœur Shopetic.
Zéro déchet, Composition naturelle, Matières recyclées, Composition bio, Vegan, Fabrication française, Équitable… Shopetic a mis au point sept Etictos qui s’imposent comme des critères d’entrée et se substituent à la pléthore de labels pas toujours bien compris par les consommateurs.
"Pas de client roi, mais un client intelligent"
Alternative aux places de marché traditionnelles, Shopetic repose sur des valeurs sociales et environnementales fortes qui prennent le contre-pied des géants du web. "Chez Amazon, le client est roi. C’est une bonne idée, mais cela amène des dérives. Tout l’écosystème est mis au service du client et cela génère des pressions sur les e-commerçants qui, pour répondre aux exigences d’Amazon, se retrouvent parfois contraints de travailler le dimanche", développe Raphaël Condamin.
Chez Shopetic, on croit qu’un rééquilibrage des rapports de force est non seulement souhaitable, mais possible. "Nous n’avons pas besoin d’un client roi, mais d’un client intelligent, capable de comprendre que deux jours de délais de livraison ce n’est pas grave, mais normal", explique le dirigeant, qui a déjà signé des contrats avec 32 vendeurs, représentant un total de 5 000 produits en portefeuille.
"Pour l’instant, 2 000 sont en ligne sur le site. Rentrer les produits prend du temps", confie Raphaël Condamin, qui vise un volume d’affaires compris entre 500 000 euros et un million d’euros la première année. "Les vendeurs n’ont pas d’engagement. Nous récupérons simplement une commission de 15 % sur les ventes", précise-t-il.
10 millions d’euros visés
Pour exister à long terme et vraiment se positionner comme une alternative crédible aux places de marché leaders, Shopetic devra atteindre une taille critique que Raphaël Condamin évalue à 10 millions d’euros de volume d’affaires. "C’est notre ambition à 5 ans", précise l’intéressé.
Outre le chiffre d’affaires, qui devrait atteindre à cette échéance 1,5 million d’euros (15 % des 10 M€), Raphaël Condamin mise aussi sur les synergies possibles entre Shopetic et Coora. "Des clients e-commerçants auront sans doute besoin des deux services et puis Shopetic va aussi nous permettre de développer une nouvelle expertise. Jusqu’à présent, nous étions experts en référencement mais là, nous sommes en train de développer une expertise d’opérateur de marketplaces qui va nous permettre de nous repositionner", argumente le dirigeant.
À l’heure où l’e-commerce est en train de basculer vers les places de marché, Coora voit donc dans Shopetic la parfaite rampe de lancement et la vitrine idoine pour se positionner comme un opérateur alternatif et engagé sur ce marché.
