Comment la France et l’Europe tentent de répondre à la crise du financement dans les start-up
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Comment la France et l’Europe tentent de répondre à la crise du financement dans les start-up

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Face à la chute des levées de fonds, les start-up peuvent encore compter sur le soutien des pouvoirs publics. Financement direct et indirect, accompagnement, soutien à la demande… différentes solutions sont actuellement mises en œuvre, ou à l’étude, au niveau européen comme français.

Pour rouvrir le robinet du financement, la France et l’Europe misent sur deux "initiatives" distinctes, censées apporter de l’argent frais aux fonds d’investissement — Photo : ©William W. Potter - stock.adobe.com

Les difficultés de financement des start-up sont un sujet de préoccupation de longue date en Europe. Hasard du calendrier, deux dispositifs, censés pallier les difficultés structurelles de l’écosystème, ont opportunément été activés en début d’année. Ces fonds de fonds visent à réalimenter les acteurs du capital-risque en argent frais. La France a ainsi ouvert la saison 2 de son "initiative Tibi" fin juin. Le dispositif réunit 28 investisseurs institutionnels (des banques et assurances pour l’essentiel), prêts à mobiliser "près de 7 milliards d’euros", entre 2023 et 2026, au profit des entreprises innovantes, y compris (et c’est nouveau) celles en phase d’amorçage. La première édition, à 6 milliards d’euros, était réservée aux start-up matures et aux sociétés cotées de la tech.

L’Union européenne n’est pas en reste avec sa propre "initiative Champions technologiques européens" (ICTE), lancée en février. Cette enveloppe de 3,75 milliards d’euros, pilotée par la BEI, abondée par cinq pays (dont la France), vise à faciliter les grandes levées de fonds des scale-up de la tech.

Las, ces deux outils (Tibi 2 et l’ICTE) ont échoué à faire le plein et à atteindre leur objectif initial, fixé à 10 milliards d’euros chacun.

L’accompagnement plutôt que le financement

En matière de financement direct, le gouvernement français se montre plus discret. Il s’en tient à son plan d’investissement France 2030 (la moitié de ces 34 Md€ doit aller à des acteurs émergents) et aux actions sectorielles de Bpifrance (très orientées vers la deeptech et les start-up industrielles).

L’exécutif a renforcé, en revanche, son accompagnement des jeunes pousses les plus prometteuses, avec la création du programme "French Tech 2030". Construit sur le modèle des FT120 et Next40, il propose un "appui individuel et collectif" à 125 pépites tournées vers les thématiques prioritaires de l’État (environnement, santé, numérique, agriculture…).

Autre levier activé : le soutien à la demande, symbolisé par la communauté "Je choisis la French Tech". Ce nouveau réseau espère "doubler le recours aux start-up par les acheteurs publics et privés d’ici 2027". Paul Midy propose d’aller encore plus loin sur cette voie. Pour ce député de la majorité, une mobilisation accrue des grandes entreprises, administrations et universités, à la fois comme investisseurs et clientes des jeunes pousses, pourrait permettre de leur apporter plus d’1 milliard d’euros par an de moyens supplémentaires.

L’épargne privée à la rescousse ?

Dans un rapport publié en juin, Paul Midy préconise également une refonte des avantages fiscaux et sociaux accordés aux entreprises innovantes (+1,3 Md€ de gains potentiels), ainsi qu’un fléchage de l’épargne privée vers l’économie productive (+1,15 Md€).

Un message en partie entendu par l’exécutif. L’Élysée a déjà promis "un déplafonnement élevé" de l’IR-PME, la réduction d’impôt pour l’investissement dans les entreprises. Et Bercy a déjà prévu de réorienter vers la transition écologique une partie des 3 200 milliards d’euros qui dorment actuellement sur les placements de long terme des Français.

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