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L’État prêt à investir 350 millions d’euros dans les projets de réindustrialisation des start-up et TPE-PME
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L’État prêt à investir 350 millions d’euros dans les projets de réindustrialisation des start-up et TPE-PME

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Pour réindustrialiser le pays, l’État ne peut pas tout. Fort de ce constat, Bpifrance s’apprête à lancer un "fonds national de venture industriel" (FNVI). Au-delà de ses 350 millions d’euros, cet instrument financier a surtout pour mission d’attirer les investisseurs privés vers les projets d’innovation et création d’usine des petites entreprises de l’industrie.

Dans les tuyaux de Bpifrance pour 2023, le futur "fonds national de venture industriel" (FNVI) cherche à amorcer la pompe du capital-risque industriel pour l’orienter vers des projets d’usines innovantes, comme ici, celle de l’héraultais Microphyt — Photo : Microphyt

Et une brique de plus dans la tentative de reconstruction des usines françaises. L’État a annoncé, le 6 décembre, la mise en place d’un "fonds national de venture industriel" (FNVI), doté de 350 millions d’euros. Cet instrument financier, confié à Bpifrance, s’inscrit dans le cadre du plan d’investissement France 2030. Il vient, plus particulièrement, compléter la stratégie gouvernementale en faveur des start-up et PME industrielles, présentée en janvier. Le FNVI était d’ailleurs, à l’époque, promis pour le premier semestre. Il ne sera finalement opérationnel que début 2023.

Un fonds de fonds pour développer le capital-risque industriel

Avec ce fonds de fonds, l’État cherche à "favoriser l’émergence de capital-risque en capacité d’accompagner les petites entreprises dans leur industrialisation", explique le ministère de l’Économie. Pour ce faire, le FNVI apportera sa pierre, et sa pièce, à "des fonds de capital-innovation nationaux et régionaux, d’une taille comprise entre 80 et 250 millions d’euros", précise Bpifrance. En début d’année, l’objectif affiché était ainsi de participer à quinze d’entre eux.

À chaque fois, les souscriptions seront minoritaires, en appui d’investisseurs privés. La banque publique entend en effet jouer, ici, un rôle de catalyseur. Son espoir : accélérer la constitution de tels fonds en France et structurer ce nouveau marché, dédié au financement de l’innovation industrielle.

Le FNVI, un appel du pied de l’État aux investisseurs privés

La manne du FNVI n’ira donc pas alimenter directement les entreprises. Elle doit plutôt servir de levier pour attirer vers leurs projets plus de capitaux, venus d’ailleurs que des caisses publiques. Un positionnement totalement assumé par Bercy : "L’État ne peut intervenir seul", souligne le ministère. D’où cet appel limpide, dans la foulée, de Bruno Le Maire : "Nous appelons l’ensemble des souscripteurs privés à se mobiliser pour financer ces entreprises qui portent une partie des solutions aux grands défis de demain, en particulier la transition écologique et la décarbonation."

Un outil supplémentaire pour réindustrialiser la France

Au-delà de cette volonté de "massification de l’investissement privé industriel", le FNVI permet aussi de combler un trou dans ce que Bpifrance présente comme un "continuum de financement et d’accompagnement". Cette boîte à outils contenait déjà un fonds d’investissement public "Sociétés de projets industriels", récemment relancé (SPI 2, doté d’1 milliard d’euros) ; d’un prêt garanti "Nouvelle industrie" (3 à 15 millions d’euros disponibles) ; de subventions à l’ouverture de sites, à travers l’appel à projets "Première usine" (550 millions d’euros à prendre, avec de premiers lauréats déjà sélectionnés) ; ou encore des "accélérateurs" pour les start-up ou les PME innovantes ou en transition.

Pour le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, aucun doute : enrichie du FNVI, cette palette "constitue un levier de réindustrialisation massif des territoires". Elle est censée en tout cas lui permettre d’atteindre l’objectif ultime, assigné par le gouvernement : arriver à un rythme de croisière de 100 usines innovantes créées par an d’ici à 2030.

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