Soigner le glaucome, l’une des principales causes de cécité chez les personnes de plus de 60 ans, grâce à un implant nouvelle génération, tel est l’objectif de la medtech savoyarde Ciliatech (3 salariés ; CA : NC), qui vient de boucler un second tour de table de 3,5 millions d’euros. "Les bons résultats de notre seconde phase d’étude clinique ont incité nos trois investisseurs historiques, BNP Paribas Développement, Kreaxi et Bernard Chauvin à nous soutenir une seconde fois", explique ainsi Olivier Benoit, PDG de la jeune entreprise.
La pépite médicale avait déjà levé 2 millions en 2018, un an après son lancement, lui permettant notamment de financer ses premiers essais cliniques. Cette série A constituée de 1,75 million d’euros en capital et 1,75 million d’euros en prêts bancaires (dont 50 % de la Bpi) devrait à présent aider la jeune pousse, basée en périphérie d’Annecy à atteindre la phase critique de marquage CE, d’ici fin 2024. Une étape réglementaire essentielle pour permettre à l’implant développé par Ciliatech d’être mis sur le marché, "courant 2025", espère son président.
Les centrales d’achat des cliniques comme clients
"Notre technologie bouleverse l’approche traditionnelle de la chirurgie du glaucome, puisqu’à la différence des autres implants déjà disponibles, notre dispositif ne pénètre pas dans la chambre antérieure de l’œil, évitant ainsi les risques d’inflammation et les effets secondaires post-opératoires", explique encore Olivier Benoit. C’est d’ailleurs pour trouver une solution à ces potentielles complications des implants traditionnels que son associé et cofondateur, le Dr Philippe Sourdille, chirurgien ophtalmologiste se penche sur le développement d’un dispositif alternatif. Cette nouvelle génération d’implants devrait séduire les cliniques et hôpitaux de l’Hexagone, qui constituent les principales cibles de Ciliatech : 800 000 personnes sont traitées en France pour cette maladie, soit environ 10 % des plus de 70 ans, selon l’Assurance Maladie et les opérations du glaucome ont toujours lieu au bloc.
Atteindre les marchés américains et asiatiques
La medtech, qui compte embaucher 5 à 7 nouvelles recrues d’ici fin 2024 pour accélérer son développement, ambitionne également de réaliser une nouvelle levée de fonds dès la fin de l’année. Avec cette fois pour objectif de se lancer aux États-Unis, et en Asie. "Nous aimerions nous développer aux États-Unis, qui représentent le plus gros marché. Et en Asie, car notre implant permet de traiter un certain type de glaucome, à angle étroit, très développé sur ce continent, et qui ne dispose pas pour le moment de traitement adéquat", explique Olivier Benoit.
Si ce dernier n’envisage pas de pénétrer ces deux marchés avant 2027, il espère que son entreprise sera capable de générer du chiffre d’affaires dès 2025, grâce à la commercialisation de l’implant dans l’Hexagone. La fabrication sera sous-traitée, la medtech se concentrant sur la distribution et l’amélioration de son dispositif. "Pour réussir à vendre notre produit, nous devrons passer beaucoup de temps à collecter les informations cliniques afin de nous assurer de la sécurité de l’implant et en améliorer la performance", termine Benoit Olivier.
