La fin de l’ère Naouri chez Casino approche. Dans un communiqué daté du 28 juin, le géant stéphanois de la grande distribution, actuellement dans la tourmente, annonce que : "quel que soit le plan de restructuration final, les actionnaires de Casino seront massivement dilués et Rallye perdra le contrôle". Une annonce qui a fait chuter le cours de Bourse du distributeur de 35 %.
Casino entre les mains de ses créanciers ?
Si l’on ne connaît pas encore le nom du ou des futures actionnaires majoritaires du groupe, on sait déjà que la proposition faite par Casino à ses créanciers, dans le cadre de la procédure de conciliation, fera mécaniquement perdre le contrôle à son actionnaire actuel de référence Jean-Charles Naouri.
En effet, après avoir annoncé le 26 juin son intention de convertir en capital "au moins toutes les dettes non sécurisées", soit plus de 3 milliards d’euros, Casino explique qu’il lui apparaît "nécessaire de convertir en capital […] entre 1 milliard et 1,5 milliard d’euros de dette sécurisée, et ce afin d’avoir une structure de dette compatible avec la génération de trésorerie prévue par le plan d’affaires 2023-2025".
En clair, les détenteurs de dettes non sécurisées et une partie de détenteurs de dette sécurisée pourraient ainsi devenir actionnaires du distributeur plutôt que de récupérer leur argent.
Les prétendants ont jusqu’au 3 juillet pour déposer leurs offres
Casino a également fait savoir aux investisseurs potentiels désireux d’injecter de l’argent frais dans le groupe que "la remise d’offres d’apports en fonds propres" devrait se faire "au plus tard le 3 juillet 2023 en vue de finaliser un accord de principe sur les termes de la restructuration financière d’ici le 27 juillet 2023". Si le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui détient déjà 10 % du groupe, et le trio Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari ont déjà fait connaître leurs intentions, avec chacun, un apport qui pourrait atteindre 1,1 milliard d’euros, d’autres prétendants pourraient se faire jour rapidement.
Pour rappel, le groupe Casino estime qu’un accord sur la restructuration de sa dette devra comprendre un apport en fonds propres pour un montant d’au moins 900 millions d’euros.
