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Brun de Vian-Tiran investit dans un nouveau métier à tisser
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Brun de Vian-Tiran investit dans un nouveau métier à tisser

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La Manufacture Brun de Vian-Tiran vient d’investir dans un métier à tisser dernier cri. Aujourd’hui dirigée par Pierre et Jean-Louis Brun, cette entreprise sélectionne en effet les plus belles fibres naturelles sur les cinq continents pour en faire des étoffes.

Jean-Louis Brun devant le nouveau métier à tisser de la société belge Picanol — Photo : D.R.

Ayant ouvert ses portes il y a plus de deux siècles, en 1808, la Manufacture Brun de Vian-Tiran (45 salariés, 10 millions d'euros de chiffre d'affaires), positionnée dans le linge de maison et spécialisée dans la fabrication de textile de luxe (couvertures, couettes, oreillers, écharpes...) vient de se doter d'équipements dernier cri.

Capter une cible plus jeune

Fin mars, le Métier 19, métier à tisser, conçu par la société belge Picanol, a été mis en service au sein de l’entreprise Brun de Vian-Tiran. Cette machine à la pointe de la technologie a été complétée par une mécanique Jacquard dernière génération, réalisée par la société savoyarde Stäubli.

"Cet investissement, qui a nécessité un budget de 180 000 euros, va permettre de développer nos compétences de fabrication en matière d’accessoires vestimentaires auprès d’une cible plus jeune", explique Jean-Louis Brun, codirigeant de l'entreprise basée à l'Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse. "Nous pourrons également avoir un champ plus large de créativité avec davantage de motifs et plus de couleurs par rapport aux machines italiennes de la marque Vermatex présentes dans notre parc qui continuent à travailler sur notre gamme et qui ne permettent pas de tisser des motifs complexes", poursuit le dirigeant.

Se développer sur le marché de la maison

Labellisé Entreprise du patrimoine vivant, Brun de Vian-Tiran a la ferme volonté de se développer sur le marché de la maison avec des plaids et sur celui de la mode avec des châles et accessoires. "Cette stratégie nécessite un besoin accru en capacité de production. Le nouveau métier à tisser a la capacité de travailler deux fois plus vite que les machines existantes et donc de doubler la production. Ce métier à tisser va également nous permettre de fabriquer des séries très courtes", indique Jean-Louis Brun, qui envisage une croissance de 30%.

Créer davantage de prototypes

Enfin, "la nouvelle machine nous permettra de lancer des prototypes beaucoup plus facilement". L’entreprise a noué des partenariats avec diverses sociétés, notamment dans le monde de la mode avec la Maison Sarah Lavoine ou avec l'entreprise basque Couleur Chanvre. "Ces collaborations, qui sont très tendances, permettent d'élargir notre visibilité".

"L’objectif est en premier lieu de pérenniser l’entreprise au travers de son savoir-faire, car nous sommes avant toute une manufacture d’art. Nous sommes dans le faire et nous ne cherchons pas la croissance à tout prix. Le but principal est de pouvoir transmettre notre savoir-faire aux futures générations ", explique Jean-Louis Brun.

Un réseau de distribution spécialisé

Les produits vendus par la Manufacture sont distribués dans 1 500 points de vente en France et dans le monde entier. Les grands magasins comme les Galeries Lafayette mais encore les boutiques spécialisées haut-de-gamme comme Yves Delorme proposent les produits de la société familiale, dont le capital est détenu à 100 % par la famille Brun.

L'entreprise a toujours été située sur l'Isle-sur-la-Sorgue qui est une ville qui a une grande histoire avec le textile. "Nous utilisons les plus belles fibres disponibles dans le monde entier, comme le mohair, l’alpaga ou encore le bouquetin de Sibérie. Chaque fibre a une caractéristique bien particulière qui servira à une étoffe bien précise", expose le dirigeant.

Le plaid est devenu le produit leader de la manufacture. Cet objet emblématique de la maison est vendu avec différentes matières textiles comme l’alpaga, le cachemire ou encore le yack. Il est travaillé par 35 ouvriers sur trois semaines. "C’est pour nous un objet qui nous parle, qui a du sens", explique avec fierté Jean-Louis Brun.

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