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Brittany Ferries garde le cap face au Brexit
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Brittany Ferries garde le cap face au Brexit

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Malgré l’épée de Damoclès que représente le Brexit pour Brittany Ferries, la compagnie maritime bretonne maintient son plan de 550 millions d’euros d’investissement destiné à se constituer une flotte plus propre. L’entreprise cherche par ailleurs à reprendre Condor Ferries et envisage la construction d’un nouveau siège social.

La compagnie bretonne engage un vaste plan d'investissement pour se doter d'une flotte plus propre, avec des navires propulsés au gaz naturel liquéfié — Photo : © Brittany Ferries

Les incertitudes entourant les modalités et la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne bouleversent pas la stratégie de Brittany Ferries. Et pour cause. « Pour nous, le Brexit a démarré dès le 24 juin 2016, au lendemain du référendum britannique, avec l’érosion continue de la livre sterling depuis cette date », explique Jean-Marc Roué, président de la compagnie de transport basée à Roscoff, qui emploie entre 2 400 et 3 100 salariés selon les saisons et réalise 444 M€ de chiffre d’affaires.

Brexit : baisse de 4 % de passagers

Cette année, les premiers effets du Brexit se font sentir. L’entreprise enregistre une baisse d’environ 4 % de l’activité passagers sur une période comparable en 2018. « Le marché transmanche, notamment sur le mois de mai, accuse un recul de près de 9 %, poursuit le président. Pour le trafic fret, la situation est similaire, à savoir un recul de plus de 10 % en mai et en juin, pour l’ensemble du transmanche français. » Une baisse en partie compensée par du volume sur les autres lignes de la compagnie, qui dessert notamment l’Espagne.

Photo : © Brittany Ferries

« Il est clair qu’il y a un impact Brexit chez tous les opérateurs du transmanche. Malgré tout, je suis satisfait que le modèle économique de Brittany Ferries porte encore ses fruits, puisque nous enregistrons une baisse de notre activité bien moindre que celle du marché transmanche, rappelle Jean-Marc Roué. Notre positionnement plutôt haut de gamme et la mise en avant des territoires payent. »

Et alors que la date du Brexit se rapproche, Brittany Ferries a décidé de garder le cap de ses investissements, visant notamment à se doter d'une flotte plus « propre ». « Nous n’accélérons pas, mais nous continuons ce que nous avions prévu », explique le dirigeant. 550 millions d’euros sont investis dans le plan de renouvellement de la flotte incluant trois nouveaux navires propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL).

Voyages « écoresponsables »

Le Honfleur, le premier navire de Brittany Ferries propulsé au GNL, sera ainsi opérationnel l’an prochain. « C’est une demande grandissante des clients de voyager de façon écoresponsable, reconnaît le président. Nous invitons aussi régulièrement à bord des associations de protection de la nature pour sensibiliser les passagers, par exemple. »

Autre piste pour la compagnie pour retrouver davantage de marge : la reprise de Condor Ferries. La compagnie des îles anglo-normandes est à vendre. « Nous avons déposé une offre avec des partenaires car c’est une entreprise bénéficiaire. Et il y a des synergies avec la Brittany, à Saint-Malo. » Jean-Marc Roué estime toutefois que leur offre risque de ne pas être la seule à être déposée.

Quoiqu’il arrive entre le Brexit et cette reprise, le président est plutôt optimiste à long terme. Pour preuve, un projet de nouveau siège social vient d’être lancé. « Nous n’en sommes qu’au début de la consultation des salariés, qui se doit s’achever fin 2020. Nous prenons notre temps ! », prévient-il. Seule certitude : la compagnie restera bien à Roscoff, sur son site actuel du Port du Bloscon.

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