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Bout' à bout' lève 7,3 millions d’euros pour lancer sa première usine de réemploi du verre
Nantes # Industrie # Levée de fonds

Bout' à bout' lève 7,3 millions d’euros pour lancer sa première usine de réemploi du verre

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La jeune société nantaise Bout' à bout' vient de lever 7,3 millions d’euros pour aménager sa première usine de lavage des contenants en verre, à Carquefou près de Nantes. Opérationnel mi-2023, ce site permettra de laver 60 millions de bouteilles et bocaux par an.

Célie Couché, Nicolas d’Aprigny et Yann Priou, les trois associés de Bout' à bout', vont bientôt ouvrir leur nouvelle usine à Carquefou — Photo : Bout' à Bout'

Elle peut s’ouvrir une bonne bouteille ! La start-up nantaise Bout' à Bout' vient de finaliser une levée de fonds de 7,3 millions d’euros auprès de Demeter (acteur européen de l’investissement en capital risque pour la transition énergétique et écologique), Verallia, Lita.co, Mandarine Gestion, Lvvd (filiale du groupe Terrena), Jardins de l’orbrie, et de business angels. Ce financement va permettre à la société, spécialisée dans le réemploi du verre, d’aménager sa première usine de tri et de lavage des contenants (bouteilles et bocaux), basée à Carquefou près de Nantes.

Créée en 2016 sous la forme d’une association par Célie Couché, Bout' à Bout' s’est transformée, en 2021, en société commerciale pour passer aujourd’hui à l’échelle industrielle afin de revendre des bouteilles de seconde vie. Elle déploiera sa solution de consigne depuis ce site, qui sera opérationnel mi-2023 et sera le plus capacitaire de France. Bout' à Bout' compte actuellement 16 salariés et a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 200 000 euros. "Nous serons environ une trentaine d’ici la fin 2023, et devrions multiplier par quatre le chiffre d’affaires", déclare Yann Priou, directeur général de l’entreprise.

Mille points de vente en 2025

Sur cette levée de fonds, 3 millions d’euros seront dédiés à l’aménagement de la nouvelle usine, qui permettra de laver près de 10 000 bouteilles par heure dans un premier temps, puis à terme 20 000 bouteilles par heure. Soit une capacité de plus de 60 millions de bouteilles et bocaux par an. Le reste du financement permettra de structurer les équipes commerciales et les infrastructures numériques utiles pour la traçabilité des emballages.

La société travaille avec une centaine de producteurs de boissons (distilleries, cave, brasseries, marques de jus, etc.) et environ 25 sont en cours de transition. "D’ici 2025, nous visons les 800 producteurs", témoigne Yann Priou. La société compte également passer de 220 points de vente (magasins bio, cavistes) actuellement à plus de mille dans le Grand Ouest, en s’ouvrant notamment à la grande distribution.

Structurer une filière

Le réemploi du verre, plus écologique que le recyclage, nécessite énormément d’énergie, notamment pour refondre le verre. Un réemploi à l’échelle régionale peut économiser 76 % d’énergie, 33 % d’eau, et éviter 79 % d’émissions de CO2 par rapport au recyclage (source : ACV Deroche Consultants, validé par l’Ademe).

Outre cet avantage écologique, le réemploi offre aussi un avantage économique. "Nous revendons en moyenne nos bouteilles de seconde vie à un prix de 15 à 20 % moins cher que celles issues du recyclage", analyse Yann Priou. La société envisage à terme de structurer la filière, pour démocratiser le réemploi à grande échelle. "Cela doit redevenir la norme de consommation du quotidien, comme c’est le cas en Allemagne ou en Asie", ajoute le directeur général, qui ne veut néanmoins pas se précipiter, et souhaite attendre de trouver le point d’équilibre avec ce premier chantier avant d’ouvrir d’autres usines. "Nous avons des projets ailleurs qui pourraient voir le jour d’ici un à deux ans. Il faudra pour cela intégrer des industriels et des acteurs locaux d’autres territoires, comme nous venons de le faire avec Verallia et Lvvd en Pays de la Loire".

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