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Black Track traque les affaires de disparition non élucidées et veut se positionner à l’international
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Black Track traque les affaires de disparition non élucidées et veut se positionner à l’international

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La start-up aixoise Black Track a lancé en 2022 une application pour smartphone qui traque et présente les affaires de disparitions non élucidées. Après avoir fait ses preuves dans les pays francophones, l’entreprise s’attaque à l’international et notamment aux États-Unis.

Gina Ranalli, cofondatrice de la start-up Black Track — Photo : D.R.

Créée en 2016, par Gina Ranalli et Daniel Jabitoni, la start-up aixoise Black Track a choisi de se positionner sur un créneau assez particulier : celui des cold cases et des affaires de disparitions non élucidées. "L’idée a germé alors que nous discutions de toutes ces affaires très médiatisées. Nous nous sommes questionnés. Pourquoi certaines le sont-elles plus que d’autres ? L’idée est alors venue de créer une application qui pourrait géolocaliser ces dossiers non élucidés et ainsi les médiatiser et les faire perdurer dans le temps, confie Gina Ranalli. Il en existe des milliers qui attendent toujours d’être résolues. 40 000 personnes disparaissent en France chaque année et il faut maintenir l’intérêt du public et de la justice pour ces dossiers".
La version bêta de Black Track a été mise en service en 2020 avec quelques utilisateurs tests. Deux années de développement ont ensuite suivi et l’application gratuite pour smartphone est ainsi disponible depuis maintenant un an. "Depuis l’origine, nous avons réussi à financer l’ensemble de notre travail sur fonds propres, sans avoir eu recours à une levée de fonds. Après un début difficile, 2023 est la première année où nous sommes à l’équilibre ", poursuit Gina Ranalli, qui préfère toutefois ne pas communiquer le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui regroupe par ailleurs trois développeurs et un concepteur.

Publicités géolocalisées

Son modèle économique, simple, repose à l’heure actuelle sur de la publicité géolocalisée. L’application permet en effet de naviguer sur une carte afin de découvrir une série de dossiers non élucidés, en France, en Belgique et en Suisse. "Nous menons un réel travail de terrain avec des correspondants en France et à l’international. Nous montons de vraies enquêtes avec des interviews… Nous sommes toujours en contact avec les familles. Il y a un échange avec elles", détaille Gina Ranalli.
190 affaires sont actuellement recensées sur la carte de Black Track. Carte sur laquelle, des publicités sont également affichées : domaines viticoles, entreprises du BTP… "Nous trouvons tout type de sociétés. Nous comptons maintenant plus de 10 000 utilisateurs et nous ajoutons un nouveau dossier par semaine", poursuit la cheffe d’entreprise.

Déjà présent en Europe et au Canada

L’entreprise a élargi son application à l’Europe en fin d’année 2023, en travaillant l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. "Nous allons ainsi couvrir ces pays. L’idée est de faire des choix réfléchis sur les affaires que nous publions afin de pouvoir en avoir dans tous les continents et dans la plupart des pays". Après ce premier pas européen, Black Track envisage de s’attaquer au marché américain en 2024. La société a déjà travaillé avec des correspondants sur une soixantaine d’affaires et elle est en cours de traduction des dossiers.
Black Track, qui vient aussi de lancer son application au Canada, envisage maintenant d’ouvrir aux États-Unis avec de nouvelles fonctionnalités, dont notamment des podcasts et des documentaires. "De nos jours, nous ne pouvons pas nous contenter de proposer de la lecture, mais nous devons également apporter de l’audio et de la vidéo", observe Gina Ranalli. Des aspects qui pourront par ailleurs de leur côté générer du chiffre d’affaires et faire évoluer le modèle économique de la start-up.

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