"Il n’y a pas de question à se poser, il faut agir pour le climat". Pour Philippe Veran, président de Biotech Dental (94 millions d’euros de chiffre d’affaires, 750 salariés), les dirigeants doivent être les premiers à se montrer exemplaires face à leurs collaborateurs et à leurs clients. "C’est par les entreprises, premières coupables et responsables de la détérioration de la planète, que l’on réussira ce défi. Ce n’est pas un choix pour elles mais un devoir". Premier chantier de l’ETI qui faisait partie des 150 décideurs sélectionnés pour participer à la Convention des entreprises pour le climat (CEC) : éduquer lses parties prenantes sur ces questions et leur inculquer de nouveaux réflexes. Biotech Dental a ainsi créé une chaîne d’information sur Youtube à destination de ses salariés afin qu’ils puissent mettre en avant leurs actions pour le climat.
Le gouffre carbone des trajets domicile-travail
Suite à l’évaluation de l’empreinte carbone de l’entreprise par un cabinet extérieur, "il en est ressorti que la moitié de nos empreintes carbones concernaient les déplacements de nos collaborateurs depuis leur domicile jusqu’à leur travail". Ces trajets constituent ainsi le plus gros chantier de l’entreprise qui compte une vingtaine de sites dans différentes régions françaises. "Il est compliqué de se rendre au siège de l’entreprise à Salon-de-Provence (300 salariés) autrement qu’en voiture", explique Philippe Veran. De fait, l’entreprise interpelle les pouvoirs publics sur les aides qu’ils doivent apporter à certaines régions en termes de mobilité et de développement des transports publics. En attendant, l’entreprise développe des solutions alternatives et encourage notamment le covoiturage via un partenariat signé avec la start-up Klaxit qui développe une application dédiée pour gérer ce mode de déplacement en prenant en compte le lieu d’habitation et le lieu de travail des collaborateurs.
Pour réduire ses dépenses énergétiques et montrer l’exemple sur les bâtiments existants de l’entreprise, Biotech Dental s’est, par ailleurs, engagé à adopter certaines mesures simples, comme réduire de 1 degré la température en hiver ou l’augmenter de 1 degré en été afin de réaliser des économies substantielles sur l’année ; récupérer le papier, mettre en place des poubelles de tri, transformer sa flotte automobile en véhicules électriques… Sur ses nouveaux sites, l’entreprise intègre ces questions environnementales en y installant notamment des panneaux photovoltaïques pour les rendre autonomes. Grâce à un partenariat avec EcoTree, elle s’est également donné, pour objectif de reboiser une parcelle de forêt de Salon-de-Provence pour rééquilibrer son empreinte énergétique. "Avant de prendre des mesures compliquées, il faut mettre en place des initiatives simples qui visent à faire des économies. C’est le principe du colibri : si tout le monde fait un effort, cumulés, ces efforts engendreront une évolution positive". Pour centraliser tous ces chantiers et déterminer les axes de travail, le dirigeant a créé une cellule autonome dédiée avec deux personnes qui travaillent à plein temps sur le sujet depuis plus de neuf mois. "Nous avançons à marche forcée pour être le plus rapide possible sur les décisions à prendre".
