Quelles sont les principales missions de Bihartean, un groupement européen d’intérêt économique (GEIC) qui mène la stratégie transfrontalière des CCI Bayonne Pays basque et deux structures similaires espagnoles, la Cámara de Comercio de Gipuzkoa et la Cámara de Comercio de Navarra ?
Nous avons plusieurs métiers. Le premier, c’est l’accompagnement des PME et des PMI, tous secteurs confondus, dans leurs problématiques transfrontalières (la recherche de sous-traitants, d’un nouveau marché, de prestataires intéressés par ses produits…). Puis, au cours de ces 12 années d’existence, nous avons développé deux autres missions. Nous avons créé et nous animons des clusters transfrontaliers : Additivalley, centré sur la fabrication additive, Big Datia, autour de l’intelligence artificielle, Innovmedica, autour des dispositifs médicaux sur mesure. On a regroupé autour de ces thématiques des entreprises et centres technologiques des trois territoires : 34 entreprises, et une communauté de 67 professionnels y sont réunies. Pour ces deux activités, le modèle économique est un modèle public/privé. On bénéficie notamment de la subvention de l’euro-région Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre qui couvre une grande partie du coût de telles missions. Le troisième savoir-faire que l’on a développé est la participation à des projets européens POCTEFA (un fonds européen qui finance des projets dans des territoires pyrénéens). Le dernier en date a été Compet’Plus : on a travaillé sur des problématiques de mobilité, d’énergie (hydrogène vert), d’agroalimentaire, de circuits courts et d’image virtuelle / réalité augmentée.
Qu’est-ce qui a motivé la naissance de cette structure, il y a 12 ans ?
Malgré les aspects de proximité, les problématiques des relations entre entreprises du nord et du sud de la frontière se traitaient dans le cadre de relations internationales. À un moment, on s’est dit que, certes il y a deux États différents, une frontière avec des administrations différentes, mais que la proximité faisait que ces relations n’étaient pas adaptées. On a fait une enquête auprès des entreprises des trois territoires qui a confirmé leur intérêt pour la création d’une chambre de commerce transfrontalière pour faciliter la création d’un espace économique de proximité et développer les relations économiques entre acteurs de tous secteurs (industrie, agroalimentaire, TIC, aéronautique, automobile, construction, agriculture, tourisme, services…).
Quels sont les projets à venir ?
Nous allons faire naître cette année un quatrième cluster qui va être spécialisé en image virtuelle et réalité augmentée en rentrant sur la problématique du métavers. Nous allons aussi monter un programme d’accompagnement, qui va s’appeler Euroboost afin de favoriser la création d’entreprises transfrontalières, avec leur siège social dans une des trois régions et des succursales dans les autres, afin de fixer l’activité économique sur ce territoire. On est toujours dans l’idée d’accompagner des secteurs émergents. Notre point de vue c’est que des entreprises complémentaires entre elles sont plus fortes ensemble. On crée des collectifs, des clusters, des groupes de travail transfrontaliers pour que le savoir-faire et les compétences s’additionnent, et permettre ainsi aux entreprises d’être plus compétitives.
