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Bezhin Breizh veut créer une nouvelle filière algues en Bretagne
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Bezhin Breizh veut créer une nouvelle filière algues en Bretagne

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Le projet Bezhin Breizh, la société holding créée en 2018 par l'ancien président de la Sica de Saint-Pol Jean-François Jacob, vise à développer un nouveau mode de culture des espèces marines et notamment la production de macro-algues sous serre.

Au sein de l'entreprise de mareyage Viviers de Roscoff, on trouvera notamment l'écloserie et la production de crevettes du projet de Beizhin Breizh d'une nouvelle filière algues en Bretagne — Photo : © Bezhin Breizh

Jean-François Jacob, agriculteur et ancien président de la Sica de Saint-Pol, travaille depuis sept ans sur l'émergence d'une nouvelle filière algues en Bretagne. Un projet à 20 millions d'euros. « C’est parti d’un constat : notre territoire a énormément de cette ressource », décrit-il. Mais manque une brique, celle d’une production sur terre, avec une culture de macro-algues sous serres.

Jean-François Jacob a donc créé Bezhin Breizh, une holding qui porte le projet au travers de plusieurs entités. La première est l’exploitation de Creach Anton, qui servira de ferme pilote pour le site terrestre. À côté, deux viviers pour la production de produits de la mer et le développement technique (écloserie et process algues) : les Viviers de Roscoff et les Viviers de la Méloine, anciennement Global Seafood à Plougasnou. Bezhin Breizh a repris 100 % de la société pour l’intégrer à son projet. La holding possède également 20 % de l’entreprise Algolesko à Riec-sur-Belon, qui la fournira en algues. Enfin, la Station Biologique de Roscoff (SBR) et le bureau d’études d’aquaculture de Montpellier IDEE Aquaculture assurent un appui scientifique et technologique.

Montée en puissance

Aujourd’hui, le groupe Bezhin Breizh réalise 7 M€ de CA et vise 10 M€ dès l’année prochaine. « Selon l’avancée des travaux sur les différents sites, nous allons pouvoir monter en puissance plus ou moins rapidement. » La ferme pilote vise à porter cette nouvelle filière algue en Bretagne. La gestion de la ressource est aujourd’hui problématique. La culture sur terre apparaît comme une solution. Un nouveau modèle de co-culture durable de crevettes et d’algues à terre (sous abris), en conditions maîtrisées (température, lumière, etc..), permettrait de répondre à l’augmentation de la demande. « La production d’une sélection de variétés d’algues va permettre la sécurisation de l’accès à la biomasse pour les acteurs de la filière, tant d’un point de vue qualitatif que d’un point de vue quantitatif », explique Jean-François Jacob.

Partenariat avec Taïwan

Car les industries, aussi bien agroalimentaire que cosmétique, pharmaceutique ou de la nutrition animale, sont de plus en plus friandes d’algues. La production mondiale d’algues marines est estimée à 15 millions de tonnes par an, dont plus de 90 % proviennent de l’algoculture asiatique et 2 % seulement d’Europe (300 000 tonnes par an, principalement issues de récoltes en mer). Rien qu’en Bretagne, plus de 90 entreprises sont directement impliquées dans la filière, selon la Chambre syndicale des algues marines. « Les débouchés sont multisectoriels et internationaux ! », insiste l'agriculteur breton.

Bezhin Breizh, avec l’accompagnement de Bretagne Développement Innovation, a d’ailleurs signé un partenariat avec l'entreprise taïwanaise East Green Bio Corporation. Créée en 2010, elle est la seule société taïwanaise à élever et cultiver les algues sur terre en utilisant de l’eau de mer. « Nous sommes complémentaires car ils cultivent les algues du Pacifique, quand nous ferons des algues de l’Atlantique », précise Jean-François Jacob.

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