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Avec Tikehau Ace Capital, Crouzet compte prendre son envol
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Avec Tikehau Ace Capital, Crouzet compte prendre son envol

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Actionnaire majoritaire de Crouzet, fabricant de composants mécatroniques, LBO France négocie la cession de ses parts majoritaires avec un consortium emmené par Tikehau Ace Capital. Pour l’entreprise de Valence (Drôme), ce LBO est une opportunité de rebondir et de prendre son envol après deux années de crise dans le secteur aéronautique, son premier marché.

Avec l’arrivée de Tikehau Ace Capital, Crouzet compte peser comme un sous-traitant de premier plan de la filière aéronautique et relancer ses projets de croissance externe — Photo : Crouzet

Nouvelle aventure capitalistique dans la longue et riche histoire actionnariale de l’entreprise Crouzet (CA 2021 : 150 M € ; 1 300 salariés dont 470 en France). Le fabricant drômois de composants mécatroniques pour l’industrie de l’aérospatial et de l’aéronautique, de la défense et du ferroviaire va changer d’actionnaire majoritaire dans les prochaines semaines.

Emmené par le fonds Tikehau Ace Capital, un consortium composé de la Société Générale Capital Développement et Bpifrance est entré, début avril, en négociations exclusives avec LBO France, actionnaire majoritaire depuis 2018 de la société présidée et dirigée par David Arragon, également actionnaire minoritaire avec 70 autres salariés. Une opération qui serait de l’ordre de 160 millions d’euros, selon les informations de L’Usine Nouvelle, que n’a pas souhaité confirmer le PDG du groupe valentinois.

Aviation électrique et défense

Ce deuxième LBO, quatre ans après le premier, montre tout l’intérêt de l’opération pour les uns comme pour les autres. "C’est une vraie chance pour Crouzet puisque la société de gestion Tikehau Capital pilote le fonds Ace Aéro Partenaires (630 M€), financé à parts égales entre Tikehau et le Crédit Agricole, les industriels du secteur (Airbus, Safran, Dassault Aviation et Thales) et l’Etat via Bpifrance et dont le but est de renforcer et consolider la filière aéronautique française", développe le PDG, qui évoque une reconnaissance du savoir-faire de l’entreprise. À la clé, des opportunités de marchés et des liens privilégiés avec les donneurs d’ordres de la filière.

Surtout, l’opération permettra à Crouzet de se positionner comme un sous-traitant de premier plan sur deux secteurs de pointe : l’aviation électrique et la défense. "Dans l’aviation électrique, on peut proposer des composants électriques qui viendront remplacer les composants hydrauliques sur un terrain de jeu énorme. Pour la défense, la guerre en Ukraine a montré l’importance de disposer d’une filière avec des acteurs français disposant d’une offre et d’un savoir-faire", avance David Arragon.

L’opération permettra aussi à Crouzet de relancer ses projets d’acquisitions. Après avoir acquis le suisse Microprecision Electronics et le nantais Garos en 2019, les projets avaient été stoppés. "Nous allons continuer notre plan d’acquisitions en passant sur des cibles de 30 à 50 millions d'euros, contre 5 à 10 millions d'euros jusqu’ici", note-t-il.

Des revenus encore en retrait

Surtout, ce changement de majoritaire doit permettre à l’entreprise de rebondir après deux années délicates. La crise liée au Covid-19 a durement impacté ses clients. L’aéronautique qui formait 30 % de ses revenus est descendu à 21 % aujourd’hui. "En 2020, nous avons perdu 33 millions d'euros de revenus, l’impact a été majeur", concède David Arragon, qui avance que Crouzet affiche toujours un chiffre d'affaires en retrait de 15 millions d'euros par rapport à 2019. Déjà en avril 2020, le DG reconnaissait que les conséquences de la crise "se déportaient des fournisseurs vers ses clients". En 2021, Crouzet avait aussi annoncé la fermeture de son site Crouzet Automatisme (40 salariés) d’Alès (Gard).

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