Sept ans après son lancement, Youstock a déjà bien essaimé. Née à Monaco en 2015, la start-up a installé son siège à Nice avant de partir proposer son service de stockage à Paris, puis à Lyon, Bordeaux, Bruxelles et désormais Londres où elle a racheté en février dernier, un de ses concurrents, Stored, portant son effectif global à 40 collaborateurs. "Les deux plus gros marchés du stockage en Europe sont Londres et Paris, explique Pierre Charvet, cofondateur et dirigeant de l’entreprise. Nous voulons pousser ce que Stored a commencé sans pouvoir aller plus loin, faute de ressources et d’investissement technologique. L’idée est d’utiliser leur base et d’y intégrer nos outils. "
"On ne paye pas du vide"
Car Youstock, sans être une entreprise technologique (elle le souligne), ne fait pas simplement du stockage. Sa solution, 100 % digitale, se veut être "une vraie extension de chez soi". Ainsi ses clients n’ont pas à se déplacer lorsqu’ils ont besoin d’entreposer affaires saisonnières, meubles, cartons ou archives. "Nous enlevons les contraintes liées à leur besoin. De la commande à la gestion des affaires, nous faisons en sorte qu’ils n’aient plus jamais à se rendre en entrepôt, qu’ils ne perdent pas de temps. Et, ce qui est très important dans le B to B, nous fournissons un inventaire photo de tous les objets ", indique Pierre Charvet. Autre atout différenciant : le client ne se voit facturer que le volume réellement utilisé. "On ne paye pas pour de l’espace vide comme ça peut l’être dans un box de self stockage par exemple."
Si la start-up ne communique pas son chiffre d’affaires, elle dit avoir enregistré une croissance de +50 % en 2023 et devrait terminer 2024, entre + 60 et +70 % selon son dirigeant. Il faut dire que l’idée séduit et va dans le sens de l’évolution de nos villes : des appartements sont de plus en plus petits, un mètre carré de plus en plus cher, un espace de plus en plus rare.
Ainsi ses ambitions sont-elles européennes. Après Londres, elle réfléchit à Madrid, Rome, Stockholm ou Amsterdam. "À voir selon les possibilités de consolidation d’acteurs. Nous verrons en fin d’année ou début d’année prochaine. Mais l’objectif est d’être le leader en Europe d’ici 2 à 3 ans."
Des caves digitales pour décarboner les constructions
Après une troisième levée de fonds de 3,7 millions d’euros en 2021, Youstock prévoit un nouveau tour de table d’ici cet été, et vise les 5 à 6 millions d’euros pour poursuivre son déploiement européen, aller chercher d’autres cibles éventuelles… Mais aussi à terme, développer son concept de "caves digitales, un même service de stockage additionnel et innovant mais qui serait inscrit dès le départ dans une construction immobilière, précise Pierre Charvet. Nous avons pu prouver que de ne pas construire de cave en sous-sol permettrait de réduire de 7 % l’empreinte carbone d’une construction". Une idée qui là encore devrait séduire de nombreux promoteurs mais la crise dans le BTP met le projet, pour l’heure, en suspens.
En attendant, Youstock avance et voit déjà au-delà de la France et de Marseille où elle va tester sa solution dans l’année, avant Nantes sans doute dans la foulée. Au-delà aussi de l’Europe. "Après les capitales européennes, nous étudierons l'Amérique du Nord, confie son dirigeant. Pourquoi s’arrêter là !"
