Côtes-d'Armor
Avec Projet 2030, le carrossier Labbé vise la première place nationale sur le marché des livreurs de colis
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Avec Projet 2030, le carrossier Labbé vise la première place nationale sur le marché des livreurs de colis

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Labbé, qui installe des cellules sur les châssis des véhicules de livreurs de colis, vise la première place nationale sur son marché grâce à son Projet 2030, développé avec son propriétaire, le groupe Gruau. Un programme à la teinte environnementale et qui cible le marché du dernier kilomètre. L’entreprise va recruter une trentaine de collaborateurs cette année.

Jenifer Roze, responsable marketing de Labbé, et Frédéric Paynot, directeur, sont engagés dans un nouveau plan de développement jusqu’en 2030 — Photo : Matthieu Leman

On peut avoir 75 ans et continuer à viser plus haut. C’est le cas de Labbé (35 M€ de CA en 2023, 240 collaborateurs dont 180 en CDI), entreprise née à Lamballe-Armor (Côtes-d’Armor) en 1948. La PME qui installe des cellules sur les châssis des véhicules de livraison de matières sèches (les colis, principalement) mène depuis septembre 2023 son Projet 2030, développé et mené avec sa maison-mère depuis 2002, le groupe mayennais Gruau (300 M€ en 2023, 1 400 salariés). Lui aussi est ancien, il a été créé en 1889, et lui aussi évolue dans la carrosserie industrielle, réunissant une dizaine d’entités, spécialisées chacune dans un domaine : funéraire, bennes, frigorifique, ambulance…

Leader du transport des marchandises sèches

Le Projet 2030, est basé sur la RSSEE, appellation maison qui regroupe la responsabilité sociale, sociétale, économique et environnementale. Elle a été discutée par Patrick Gruau, président du groupe et de Labbé, et par les directeurs des différents sites de production, dont Frédéric Paynot, directeur de la PME costarmoricaine. "Le Projet 2030 doit nous permettre d’être le leader national des cellules destinées au transport des marchandises sèches", affirme le directeur d’une entreprise qui revendique déjà de 35 à 40 % de parts de marché sur ce marché en France. En 2023, Labbé a par exemple transformé (et homologué) 4 300 véhicules de moins de 3,5 tonnes, 400 poids lourds et 50 véhicules spécifiques ADR (matières dangereuses).

"On travaille dans le domaine du transport, de l’utilitaire par nature. Le transport de marchandises est vital. Nous devons adapter nos produits aux nouvelles contraintes réglementaires et écologiques mais le faire étape par étape et pas à n’importe quel prix", souligne le Costarmoricain. Le plan comporte trois volets : les produits, les outils, les collaborateurs.

Les nouveaux marchés du dernier kilomètre

Déjà, 25 % des porteurs (véhicules de plus de 6 tonnes) équipés en 2023 étaient des camions électriques. Labbé travaille également sur les nouveaux marchés du dernier kilomètre, des petits véhicules électriques et des vélos-cargos. "Ils ne représentent encore qu’une petite partie de notre activité mais progressent", reprend Frédéric Paynot. "La difficulté est qu’il n’existe pas encore de normes et d’homologation pour ces produits mais nous savons répondre aux demandes."

Plus de messagerie

Ces prochaines années devraient également donner lieu à une montée en gamme, notamment à destination des professionnels de la messagerie et du dernier kilomètre, qui exigent des produits plus légers et adaptés, avec des haillons ou des espaces intérieurs spécifiques. Les autres principaux clients de la PME, les logisticiens, pour les poids lourds de plus de 16 tonnes, et les loueurs, adeptes des 3,5 tonnes, nécessitant des cellules plus standards. Une dernière catégorie de clients, les concessionnaires de véhicules locaux, permet de couvrir les besoins de l’artisanat.

Côté outils, la PME est passé au tout numérique pour ses documents internes et le service de la paie sera également bientôt numérisé. Elle a investi dans des outils d’assistance à la production. "La fabrication reste très manuelle mais sans cycles courts qui imposent des gestes très répétitifs. La présence de plus en plus de femmes est une force qui nous oblige à toujours réfléchir davantage. Certains postes pourraient être pourvus de robots à l’avenir", énumère encore le directeur.

Créée en 1948, Labbé continue sa longue histoire avec son Projet 2030 — Photo : Labbé

Près de 30 recrutements visés en 2024

De quoi attirer des candidats aux nombreux postes ouverts aux recrutements. Labbé a validé une quinzaine de CDI en 2023 et s’apprête à accueillir entre 20 et 30 CDI supplémentaires en 2024. "Ces recrutements sont liés à plusieurs facteurs. Des départs en retraite. Une volonté de consolider nos effectifs CDI afin de former et avoir une meilleure force professionnelle, en faisant moins appel aux intérimaires ou CDD. Et un turn-over un peu plus élevé que dans le passé, lié certainement à un environnement territorial où le taux de chômage est faible et des opportunités de changer de métiers plus fortes que par le passé", pointe le dirigeant.

Un développement qui a une conséquence supplémentaire : Labbé commence à être à l’étroit dans ses locaux. "Nous sommes en réflexion. Nous disposons de 16 000 m² au total, entre notre site de Lamballe et celui, plus petit, de Plestan, et nous n’avons pas de possibilité d’extension", explique Frédéric Paynot. "Nous avons deux possibilités : déménager sur un seul site ou moderniser l’existant."

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