La roue tourne pour le carrossier Gruau. L’entreprise mayennaise, qui transforme des véhicules utilitaires, sort d’une période difficile, commencée en 2019. Elle a successivement fait face à la perte brutale d’un gros contrat en 2019, au Covid puis aux difficultés de livraison liées à la pénurie de semi-conducteurs chez les constructeurs automobiles.
Ces derniers mois, les indicateurs du carrossier remontent en flèche. Alors que "le marché est encore en baisse de 5 %, nous allons connaître une progression de 20 %", expose Jean Margerie, directeur des grands projets du groupe lavallois. "Notre chiffre d’affaires devrait atteindre 270 millions d’euros cette année", annonce le président Patrick Gruau. Un niveau proche de celui de 2019. L’exercice précédent, il était de 222 millions d’euros.
Les nouveaux fourgons de maintien de l’ordre
Plusieurs contrats ont permis de redresser la barre. Celui obtenu auprès de l’État, d’abord, pour la livraison de nouveaux fourgons d’intervention de la gendarmerie mobile. Un modèle neuf places mais aussi un modèle six places ; "une nouveauté" pour ces forces de l’ordre qui a représenté pour le groupe Gruau pas moins de 30 000 heures de développement. "Le premier a été livré ce lundi 18 septembre à Versailles, indique Mickaël Bessiral, responsable de production. On devrait le voir en fond lors de la visite du roi Charles III." De novembre 2022 à 2025, un millier de véhicules sortiront du site de Laval.
Des marchés auprès de Renault et de Toyota
Deux autres contrats ont ramené de la sérénité dans l’activité de Gruau. "Nous avons décroché un appel d’offres européen lancé par Renault auprès de cinq entreprises, pour adapter le prochain Master, se félicite Xavier Aumonier, directeur général du groupe. Cela représente plus de 1 500 utilitaires par an et 5 000 bennes par an. Et, si tout va bien, c’est un contrat sur plusieurs années, voire sur la vie du produit, c’est-à-dire une dizaine d’années." Ces adaptations seront réalisées sur le site de Gruau Lorraine, près de Metz (Moselle), situé à quelques kilomètres de Renault Batilly, où sera fabriqué le futur Master.
Toyota aussi a choisi Gruau. Il s’agit pour le constructeur japonais d’adapter des véhicules électriques au transport de personnes à mobilité réduite. "Cela va représenter 300 à 400 véhicules par an", précise le directeur général.
Gruau est leader en Europe pour l’adaptation d’utilitaires à destination des professionnels. Plus de 40 000 véhicules sortent de ses usines chaque année. Le groupe emploie 1 500 personnes, réparties sur onze sites français et cinq à l’étranger.
