Le site retenu pour héberger le deuxième Digital Lab d’ArcelorMittal est hautement symbolique : l’ancien centre de décision du site sidérurgique d’Uckange, les "Grand Bureaux", hier à l’abandon, aujourd’hui propriété de la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch. Rénovés pour un montant total de 4,7 millions d’euros, les 2 000 m² de ce bâtiment doivent devenir un lieu où ArcelorMittal "invente la sidérurgie demain", résume David Glijer, directeur de la transformation digitale d’ArcelorMittal France.
Pour Matthieu Jehl, directeur général d’ArcelorMittal France, "le digital, c’est un des plus gros leviers qui va nous permettre de relever nos grands défis industriels. La sécurité d’abord, puis la compétitivité. La sidérurgie reste un métier compétitif, dur, avec un fort niveau de concurrence, dans lequel nous n’avons pas d’autre choix que de nous améliorer chaque jour. Ensuite, notre transformation stratégique. Les ambitions d’ArcelorMittal en Europe sont de réduire nos émissions de CO2 de 35 % à horizon 2030 puis d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et d’ici à 2030, de rabattre nos émissions de près de 40 % sur le périmètre français. Ces transformations massives de notre outil de production ne se feront pas sans digitalisation."
Un laboratoire d’idées au service de la sidérurgie
Outil hybride, le Digital Lab d’Uckange se présente d’abord comme un centre de formation aux nouveaux métiers, aux nouvelles technologies, à la culture digitale, pour les salariés d’ArcelorMittal et les partenaires du sidérurgiste. À Dunkerque, où le Digital Lab est ouvert depuis le 7 juillet, ArcelorMittal a formé 700 personnes, "essentiellement des salariés du groupe", précise David Glijer. "À Uckange, nous avons pour ambition de former 1 500 personnes".
Autre aspect du travail qui sera mené par l’équipe d’une quinzaine de personnes du Digital Lab d’Uckange, le "codéveloppement", qui doit permettre à ArcelorMittal de travailler sur des projets avec des partenaires, comme des PME ou des TPE locales, des grandes écoles comme les Arts et Métiers ou l’Ecole Polytechnique Executive Education, mais aussi des start-up : "Notre objectif est de travailler à l’industrialisation de solutions matures. Donc nous pouvons aider les start-up à comprendre ce qu’est un environnement industriel", détaille le directeur de la transformation digitale d’ArcelorMittal France, qui pilote une équipe de 400 personnes et travaille avec 50 start-up. Parmi celles-ci, Procid (CA : 900 000 € ; 6 salariés), installée à Dieulouard, en Meurthe-et-Moselle, start-up spécialisée dans les solutions de traçabilité professionnelle et de vision industrielle. "Pour ArcelorMittal, nous avons installé cinq bras robotisés sur le site de Florange, équipés d’une caméra et capables de lire l’identification des bobines d’acier pour garantir la traçabilité des produits", précise Olivier Héraud le directeur technique de Procid. "Maintenant, nous allons aller vers des projets plus gros avec ArcelorMittal."
