« A ce stade, il est impossible de donner une évaluation pertinente des dégâts engendrés par ce drame inouïe, ni même de les chiffrer », a indiqué le préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat lundi midi lors d'un point presse. Toutefois, la facture pourrait s'élever à plusieurs centaines de millions d'euros. La confirmation est attendue d'ici à la fin de la semaine, le temps de recenser « de manière exhaustive, objective et vérifiée l'ensemble des difficultés rencontrées par les entreprises ». A cet égard, la CCI Nice Côte d'Azur a mis à disposition un numéro vert gratuit depuis un poste fixe (0800 422 222) pour renseigner et accompagner les entreprises azuréennes touchées. Même initiative de la Fédération du BTP 06 (04 92 29 85 85).
L'est du département en première ligne
Cinq zones ont été particulièrement impactées par les pluies diluviennes tombées dans la nuit du 3 au 4 octobre : Cannes, Biot, Antibes Juan les Pins, Mandelieu la Napoule et Nice. Les dégâts portent à la fois sur les hébergements touristiques, sites de loisirs, sites d'artisanat et industriels, casino, restaurants, commerçants, Palais des Congrès... A l'image du parc Marineland (Antibes), premier site d'attraction touristique du département avec 1,2 million de visiteurs par an, touché « à plus de 90% sur toutes les installations électriques, ce qui met en péril la vie des animaux », a indiqué Bernard Giampaolo, son directeur général. Ou encore, la Verrerie de Biot, troisième site le plus visité avec 700.000 visiteurs annuels, situé dans le bas de la commune sophipolitaine particulièrement sinistrée. A Cannes la Bocca, et sa zone industrielle elle aussi inondée, Thales Alenia Space, leader européen des satellites qui venait d'inaugurer la veille son nouveau bâtiment dédié aux instruments optiques de très haute précision (investissement de 8 M€) annonce dans un communiqué que "tous les satellites et matériels de vol présents dans [les] salles de production et d'intégration sont intactes". "L’inventaire des stocks, les impacts sur les moyens, et les mesures de sauvegarde sont en cours d’évaluation".
Se déclarer au plus vite
« La mobilisation est entière », assure Bernard Spitz, président de l'Association Française de l'Assurance, qui appelle les entreprises « à se manifester dès à présent auprès de leur compagnie d'assurance », sans attendre l'état de catastrophe naturelle qui devrait intervenir mercredi 7 octobre à l'issue du conseil des ministres. Le délais d'indemnisation légal est de trois mois, « mais nous allons faire en sorte de le raccourcir à un à deux mois », indique Bernard Spitz. «Toutes les aides possibles seront mobilisées pour permettre la reprise de l'activité économique », reprend de son côté le préfet, pilote d'une cellule de coordination dédiée aux entreprises sinistrées activée ce lundi après-midi. Elle fédère les trois chambres consulaires azuréennes (CCI, CMA, Agriculture), aux côtés des banques et assurances. "Un numéro commun va être mis en place pour aider et accompagner les chefs d'entreprise dans leurs démarches, de la déclaration d'assurance à la mise en place, si nécessaire, de chômage technique ou partiel", explique Bernard Kleynhoff, président de la CCI Nice Côte d'Azur.
(Photo decdomin.hol.es)
