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La savonnerie du cèdre mise sur l'indépendance et le bio
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La savonnerie du cèdre mise sur l'indépendance et le bio

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La savonnerie du cèdre située dans le Bas-Rhin a été lancée par un frère et une sœur qui ont souhaité se reconvertir à l’aube de la cinquantaine. Elle développe une démarche écoresponsable et ses produits bio sont reconnus par les consommateurs.

La savonnerie du cèdre se place comme la deuxième savonnerie indépendante d’Alsace après la savonnerie du Val d’Argent — Photo : Savonnerie du cèdre

Et de trois distinctions. Pour la troisième année consécutive, La savonnerie du cèdre se voit attribuer par l’organisme Biotopia le prix du meilleur produit bio d’après un panel de consommateurs aguerris à la consommation bio. Après un shampoing solide en 2020, un dentifrice en poudre en 2021, c’est au tour d’un déodorant d’être distingué en 2022. De quoi conforter la petite entreprise bas-rhinoise située à Kilstett (CA 2021 : 500 000 euros ; deux associés et un salarié à temps partiel) dans son engagement écoresponsable.

L’entreprise artisanale de savons et de cosmétiques naturels et bio est née en 2016 alors que Frédéric Schwartz, après un passé de responsable des achats dans une entreprise de BTP, a décidé de professionnaliser sa pratique de la fabrication de savons "pour répondre au besoin de créer quelque chose d’éthique", explique-t-il. "Au départ, j’ai élaboré des compositions de savons faits maison pour apaiser l’eczéma de ma fille. Puis j’ai suivi une formation de savonnier dans la Drôme et une formation à la réglementation cosmétique européenne", poursuit l’entrepreneur.

Un label exigeant

La production de La savonnerie du cèdre est issue de la technique de saponification à froid. Dès le début, l’entreprise a souhaité être labellisée Nature & Progrès. "Ce label n’est pas le plus connu mais c’est le plus exigeant. Il y a ainsi beaucoup de matières premières que nous ne pouvons pas utiliser dans nos produits. Nous sommes puristes, 100 % de nos matières premières sont bio, hormis l’eau", détaille Frédéric Schwartz, dont la carrière d’acheteur l’aide à sourcer les matières premières bio. Si certaines d’entre elles viennent d’autres continents, comme le karité, elles sont issues du commerce équitable. Frédéric Schwartz insiste "quand on fabrique, on ne rejette rien, tout est utilisé et réfléchi dans une démarche écoresponsable".

Circuits courts

Sylvie Schwartz, la sœur de Frédéric, l’a rejoint dans l’entreprise en 2018 pour prendre en main le développement commercial. "J’ai effectué toute ma carrière dans le domaine du BTP, qui est un monde d’hommes. Après beaucoup de réflexion, j’ai sauté le pas à l’âge de 50 ans, c’était le moment de se lancer dans une activité indépendante", se souvient Sylvie Schwartz qui apprécie cette indépendance et le partage de valeurs communes avec les partenaires de La savonnerie du cèdre. L’entreprise promeut les circuits courts avec un logisticien situé dans le nord du Bas-Rhin, un imprimeur à Illkirch-Graffenstaden et un ESAT à Schiltigheim en charge de l’emballage. "Nous entretenons des relations privilégiées avec eux, nous sommes solidaires", souligne la dirigeante.

Aujourd’hui, la savonnerie vend ses produits dans 200 points de vente en Alsace Lorraine en magasins et épicerie bio et vrac et 20 % des ventes proviennent du site internet de l’entreprise. Les références de La savonnerie du cèdre sont aussi disponibles dans le réseau de magasins Naturalia et le savonnier souhaite maintenant se faire référencer par d’autres acteurs nationaux du bio. Dans un domaine très concurrentiel qu’est celui de la savonnerie artisanale, Sylvie Schwartz estime que "l’année 2022 sera une année charnière puisqu’en 2021, les épiceries et magasins bio ont enregistré une chute de leur fréquentation de l’ordre de 20 % au niveau national après un essor lors des confinements". La savonnerie du cèdre, qui compte une trentaine de références, en prépare cinq nouvelles à lancer cette année.

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