Serhy accélère sur la petite hydroélectricité
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Serhy accélère sur la petite hydroélectricité

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Trente ans après sa création, la PME tarnaise Serhy se positionne comme un acteur majeur sur le marché français de la micro-hydroélectricité. Et a déjà engagé sa diversification en direction de l'éolien et du photovoltaïque.

La société tarnaise exploite un parc en propre de 16 centrales hydroélectriques — Photo : © Groupe Serhy

Avant la fin de l’année, la nouvelle micro-centrale hydroélectrique de Crévoux, dans les Hautes-Alpes, sera raccordée au réseau électrique, pour une puissance de 2 500 kW. Un investissement de 6 M€, porté par le groupe Serhy (Société d’Études et de Réalisations Hydroélectriques), basé à Saint-Amand-Soult, dans le Tarn. Ce raccordement intervient à peine un an après celui de Bonneval, en Savoie (2 200 kW). Ces deux nouvelles réalisations illustrent la stratégie d’accélération engagée depuis plusieurs années par la PME tarnaise pour se positionner comme un acteur majeur sur le marché français de la micro-hydroélectricité.

« Depuis cinq ans, nous élargissons notre parc à raison d’une nouvelle installation chaque année », précise Jérôme Loup, président du groupe Serhy, dont le chiffre d’affaires a été porté de 10 M€ en 2016 à 15 M€ attendus pour 2019. Une dynamique accompagnée par Électricité de Strasbourg (filiale d’EDF), entrée en 2008 au capital de l’entreprise familiale à hauteur de 35 %. La société tarnaise exploite un parc en propre de 16 centrales, bientôt 17 avec celle de Crévoux et valorise ses savoir-faire pour le compte d’investisseurs, partout en France.

Plus de soixante centrales en exploitation

« Nous sommes présents sur toute la chaîne de valeur », se félicite Jérôme Loup. L’entreprise a été créée en 1990 par Rémy Loup, le père de l’actuel dirigeant, dans la foulée de l’acquisition d’une première centrale hydroélectrique à Mas Naffre, sur la commune de Saint-Amant-Soult. La société a ensuite été rénovée et modernisée. Elle intègre tous les métiers liés à la petite hydroélectricité, de la conception à l’exploitation, en passant par la réalisation clé en main, les marchés de maîtrise d’œuvre de projets neufs ou en rénovation et la maintenance d’installations.

Serhy s’est aussi dotée de deux bureaux d’études, l’un à Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le second à Toulouse et dispose d’un centre de supervision qui permet un contrôle à distance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 de l’ensemble des centrales. Des compétences qui lui ont valu d’être retenue par Shema (Société Hydraulique d’Études et de Missions d’Assistances), une autre filiale d’EDF, pour l’exploitation de 17 petites centrales installées au fil de l’eau sur la Mayenne. « Au total, nous assurons l’exploitation de 66 centrales, pour une puissance cumulée de 75 GW, pour une production annuelle de 260 GWh », souligne Jérôme Loup.

Une diversification dans l’éolien et le photovoltaïque

Pour compléter sa palette, la société tarnaise a décidé d’engager une diversification en direction d’autres énergies renouvelables, avec l’acquisition de deux centrales photovoltaïques en toiture dans le Tarn, à Lautrec, en 2017 et à Saix, en 2019 et l’acquisition en 2018 de 3 mâts éoliens à Saint-Philbert-de-Bouaine, en Vendée. « Notre cœur de métier reste l’hydroélectricité », précise toutefois Jérôme Loup. « Nous avons actuellement dans les tuyaux une dizaine de nouveaux projets à des stades différents d’études et de démarches administratives ». De quoi assurer un nouveau coup d’accélérateur à la société tarnaise, dont le chiffre d’affaires devrait passer le cap des 20 millions d’euros d’ici trois ans.

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